Les 77 médicaments sous surveillance renforcée

Publié le 01 février 2011 par Lyriciste

Certains de ces médicaments vont être retirés du marché. D’autres font l’objet d’une «réévaluation du rapport bénéfice/risque» ou d’une surveillance de routine.

La DGS et l’Afssaps ont rendu publique la liste des 77 médicaments et 12 classes thérapeutiques qui font l’objet d’un «suivi renforcé de pharmacovigilance en France».

Somnifères, comme la Mepronizine, le Stilnox ou le Noctran ; produits pour perdre du poids tels l’Alli ; antidiabétiques comme l’Actos ou encore l’insuline Lantus ; vaccins ; antirétroviraux… Lundi, la Direction générale de la santé (DGS) et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ont rendu publique la liste des 77 médicaments et 12 classes thérapeutiques qui font l’objet d’un «suivi renforcé de pharmacovigilance en France ».

Annoncée par le ministre de la santé Xavier Bertrand lors de la publication du rapport de l’Igas sur le Mediator, le 15 janvier dernier, cette communication de l’intégralité des produits sous haute surveillance est inédite. Pour autant, insistent les représentants de l’Afssaps et le Pr Didier Houssin, directeur général de la santé, il ne s’agit pas de la liste noire des médicaments dangereux à retirer du marché. «C’est une garantie pour les patients» assure le Pr Houssin en expliquant qu’une surveillance renforcée permet de prendre des mesures adaptées (de la simple restriction des indications à la suspension du produit). Concrètement, «cela ne doit en aucun cas conduire les patients à qui il a été prescrit un de ces médicaments à l’interrompre sans avoir prélablement pris conseil auprès de leur pharmacien et/ou consulté leur médecin» écrit l’Afssaps.

Toutes sortes de médicaments

A première vue, cette liste, présentée sous forme alphabétique est très hétérogène. Elle comprend des produits et des familles thérapeutiques surveillés dans deux types de situations assez différentes : soit à titre préventif, dans le cadre d’un plan de gestion des risques (système mis en place en 2005 au niveau européen et national pour suivre systématiquement les nouvelles molécules dès leur mise sur le marché), soit parce que des signaux de risque ont été détectés, justifiant une vigilance accrue.

Il y a donc là toutes sortes de médicaments, certains commercialisés depuis quelques mois seulement, d’autres présents sur le marché depuis des décennies. Le sort de quelques uns est déjà scellé : c’est le cas des produits à base de dextroprophxyphène (Diantalvic, Propofan et génériques) dont le retrait a déjà été annoncé depuis des mois et sera effectif en mars. Pour d’autres, comme les agonistes dopaminergiques (une famille de dix molécules utilisées notamment dans la maladie de Parkinson), il s’agit seulement du «maintien d’une surveillance de routine ». Ces médicaments avaient fait l’objet d’un bilan en 2009 suite à l’apparition de cas de troubles compulsifs, dont le jeu pathologique. Selon le Dr Anne Castot, directrice du département surveillance des risques à l’Afssaps, cinq médicaments font actuellement l’objet d’une réévaluation des bénéfices et des risques, et cette procédure -qui peut aboutir au retrait- est envisagée pour deux autres. Sont ainsi en cours de réévaluation l’hexaquine (un médicament ancien contre les crampes qui induit des risques de réactions allergiques, cutanées, et hépatiques graves) ; la minocycline (un antibiotique antiacnéique responsable de réactions de photosensibilité parfois sévères) ; la dronédarone (Multaq, un nouvel antiarythmique toxique pour le foie) ; la nitrofurantoïne (un traitement des cystites avec des risques pour le foie et les poumons) et le nimésulide (Nexen), un anti-inflammatoire avec des effets secondaires pour le foie et le système digestif.

Une réévaluation du rapport bénéfice/risque est par ailleurs envisagée pour l’antidiabétique Actos (qui favoriserait les cancers de la vessie), et pour l’Alli. Version moins dosée et accessible sans ordonnance du Xenical, ce produit pour maigrir pose le problème d’un mésusage dans 30 % des cas et d’une toxicité pour le foie. Ironie du sort, c’est contre l’avis des autorités françaises que ce médicament avait obtenu une autorisation de mise sur el marché européenne il y a deux ans.

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