Fénelon : Les Aventures de Télémaque en phase avec l’actualité ?

Par Benard


Peut-on changer le monde ? Est-ce une hérésie de vouloir colporter la notion d'un monde meilleur ? Les journaux n'arrêtent plus, en ce moment, de se poser cette question récurrente…

Fénelon a tenté d'y répondre il y a 300 ans et en a fait un exercice imposé dans son rôle de précepteur de chef d'état. Bien mal lui en a pris puisqu'il tomba en disgrâce après la publication de son roman, Les Aventures de Télémaque en 1699, considéré comme une critique de la politique de Louis XIV. François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit Fénelon (1651-1715), archevêque de Cambrai, qui fut surnommé “L'Aigle de Cambrai “, était le précepteur de Messeigneurs les enfans de France.


Rappelons brièvement le contenu de l'ouvrage qui l'a rendu célèbre :

C'est au tournant de la fin du XVIIeme siècle que Fénelon publie Les Aventures de Télémaque, un roman qui raconte l'apprentissage du fils d'Ulysse auprès du sage Mentor, son précepteur ; ce dernier n'est autre que le dieu Minerve lui-même. Mentor, qui est le double de Fénelon, va enseigner à Télémaque l'art de vivre heureux. La grande idée de ce moraliste par ailleurs farouche adversaire de l'absolutisme royal, consiste à prôner pour le monarque une vie saine et de mœurs rustiques, et à abandonner le luxe corrupteur… Cela ne vous rappelle rien ?

Fénelon, à n'en pas douter, marche sur les traces de l'humaniste anglais Thomas More (1478-1535), l'auteur du célèbre ouvrage publié en 1516 L'utopie ou le traité de la meilleure forme de gouvernement. Un livre qui s'achève par ces mots : “Il y a dans la république utopienne bien des choses que je souhaiterais voir dans nos cités. Je le souhaite plutôt que je l'espère”. Fénelon agit de la même manière. Ce roman en décrivant un monde idyllique est terriblement efficace pour mieux exprimer la cruauté d'un système économique et politique, pour s'interroger sur les conditions de la justice sociale. Cette voix adresse une parole au monde. Une voix qui s'adresse à son siècle. Peut-être au nôtre, aussi…

Que dit-elle ? Il faut donner de nouvelles lois à toute la nation. Fénelon choisit de mettre en perspective un processus révolutionnaire en opposant utopie et réalité. Il proclame l'égalité originelle de tous les hommes, la supériorité des talents sur la noblesse, nous dirions aujourd'hui la supériorité du pouvoir du peuple sur l'oligarchie politique…

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