"Nazisme & Révolution", le livre scandaleux de Fabrice Bouthillon

Publié le 06 février 2011 par Jcgrellety

Joseph de Maistre s'est trouvé quelques héritiers dont les livres bénéficient de financement et de propagande par des groupes privés très orientés. L'ensemble de ce qui, dans les trois derniers siècles européens, a constitué un projet égalitariste voire "communiste" est visé par leurs analyses et leurs critiques, comme s'il fallait trouver dans cette passion pour "l'égalité" la source de tous les maux ! Il n'y a que la lointaine démocratie nativement grecque qu'ils n'osent pas attaquer frontalement, étant donné son développement mondial, et son culte tout aussi mondial. Dans cet ouvrage, "Nazisme et Révolution", l'auteur affirme qu'il faut partir de la Révolution Française pour comprendre l'épanouissement du nazisme en Allemagne ! Plus le mensonge est gros, plus dans des sociétés médiatiquement décervelées, il "passe". Qu'importe que les dirigeants et soutiens zélés du Nazisme aient explicitement déclaré leur volonté de DETRUIRE partout en Europe l'HERITAGE de la Révolution Française ! Qu'importe que les Révolutionnaires français aient été les premiers en Europe à faire des Juifs de France des citoyens égaux aux autres, qu'ils aient aboli l'esclavage (hélas rétabli par Bonaparte), qu'importe que ces révolutionnaires aient conçu le principe et le fait d'une fraternité civique internationale SANS CONSIDERATION pour l'identité nationale ou la couleur des peaux ! On peut lire dans la présentation de cet ouvrage catastrophique, dont le Club Histoire organise la propagande, que "c'est en effet la Révolution qui a séparé la gauche de la droite, créant ainsi dans toute l'Europe une déchirure politique" ! Cette division politique reflétait et reflète encore une division socio-politique, organisée sous l'Ancien Régime par celle de la Noblesse, du Clerge, du Tiers-Etat. La division politique droite-gauche est infiniment plus claire et honnête, en permettant à des citoyens faisant partie de ces "anciens corps" toujours à l'oeuvre, comme la noblesse, de CHOISIR la gauche pour toutes les raisons possibles, et inversement à un citoyen modeste, vendéen par exemple, de soutenir cette droite. L'ouvrage continue d'additionner les folies et les mensonges, en indiquant par exemple que "parce qu'il prétendait réconcilier une valeur de droite, le nationalisme, avec une valeur de gauche, le socialisme, le nazisme fut présenté comme la solution "centriste" au problème lancinant de la réfection de l'unité nationale", alors que chacun sait que le nazisme fut la pire extrême-droite d'Europe, que le "socialisme" dans le "national-socialisme" est une escroquerie ayant pour objet de tromper les ouvriers (comme Mussolini et son fascisme l'ont fait), que l'unité nationale allemande n'était pas menaçée (mais sera au contraire divisée après la seconde guerre mondiale !). Par contre, les socialistes et les communistes allemands auraient pu s'entendre et prendre le pouvoir, mais les grands groupes industriels ont préféré financer le parti NSDAP pour casser les grèves et pour, arrivé au pouvoir, ordonner de grandes commandes de production industrielle. Si la souveraineté populaire avait réussi à dominer ses intérêts privés, et c'est précisément l'objet de la Révolution Française, le nazisme aurait échoué. Il faut tout de même constater que l'auteur est "agrégé et docteur en Histoire", ce qui prouve bien que l'obtention de diplômes universitaires ne garantit nullement le sérieux d'un travail "scientifique" - mais après le cas des frères Bogdanov, nous le savons plus clairement...