Manuel de savoir vivre à l'usage des jeunes gens...

Par Craspec
Dans un temps lointain qui s'enfuit dans les brumes de l'enfance, je lisais avec avidité cette littérature. Je rêvais avec jalousie de ce que la Nature ne m'avais pas apporté en ne me faisant point fille.

Admirez la bonté de Dieu qui donne à chaque petite fille un con pour y plonger toutes les pines du monde, et qui, pour varier les plaisirs, vous permet de remplacer la pine par la langue, la langue par le doigt, le con par le cul, et le cul par la bouche.
Remerciez-le d’avoir créé les carottes pour les petites filles, les bananes pour les jouvencelles, les aubergines pour les jeunes mères, et les betteraves pour les dames mûres.
Bénissez-le d’avoir mis en vous le désir de décharger et créé mille moyens pour en arriver là.

Un jour, à un âge que la morale, mais surtout que la justice m'interdisent de citer, j'ai découvert qu'il y avait plein d'avantage finalement à ne pas y être [fille]. Ce fut peut être une lecture non prévue qui m'y amena. A moins que ce ne soit l'air exalté du temps. Ou peut être plus surement un glissement imprévu du plaisir.
Mais revenons à nos moutons, à moins que ce ne soit à nos brebis, et à l'excellent Pierre Louÿs, et surtout à son Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation.
Certaines règles restent valides en tout temps et en tout lieu, quels que soit le siècle, le sexe et l'inclinaison
Mais avant de vous en donner quelques extraits je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager un raccourci de la charte du jeune spectateur à l'usage des lycéens et apprentis au cinéma qui est un dérivé de la charte du jeune spectateur au théatre 

Amour Même si vous vivez une belle love story, pour les baisers... attendez la sortie
Lavabos Toilettes et lavabos sont à votre disposition. À prévoir avant ou après la
représentation.
Nus Certaines scènes de cinéma sont parfois déshabillées. Mais pas plus qu'à la télé
ou au théatre, donc inutile de hurler !
Plaisir Devrait précéder, accompagner et suivre logiquement toute projection de cinéma...
Urgence En cas d'urgence, sortir aussi discrètement que possible.
Voisin(e) Aussi sympathique soit-il (elle), attendre la fin du film pour lui faire une déclaration.

Quittons donc le 21ème siècle pour retourner au 20ème :
SUPERSTITIONS
On prend les hommes en leur mettant un grain de sel sur le bout de la queue, puis en leur suçant la queue jusqu’à ce que le sel soit fondu.
À L’ÉGLISE
N’arrachez jamais un bouton de culotte à votre voisin au moment de le donner à la quête. Faites-le avant d’entrer.
« Les personnes qui connaîtraient des empêchements à ce mariage sont obligées de nous en avertir », dit le prêtre. Mais c’est une simple formule. Ne vous levez pas à ces mots pour révéler des confidences.
Quand vous êtes auprès d’une dame qui s’agenouille en creusant les reins, ne lui demandez pas si cette position lui rappelle des souvenirs tendres.
Au catéchisme, si le jeune vicaire vous demande ce que c’est que la luxure, ne lui répondez pas en rigolant : « Nous le savons mieux que vous ! »
Le jour de votre première communion, si une dame s’écrie en vous voyant : « Est-elle jolie ! On dirait une petite mariée ! » ne répondez pas : « II ne me manque que la fleur d’oranger. » La réplique serait jugée leste.
Si vous sucez un monsieur avant de partir communier, gardez-vous bien d’avaler le foutre : vous ne seriez plus à jeun, comme il faut que vous le soyez.
AU THÉÂTRE
Ne mettez pas la main sur le pantalon de votre voisin pour voir si le ballet le fait bander.
Si vous remarquez qu’une danseuse a les cheveux blonds et les aisselles noires, ne demandez pas tout haut pourquoi.
Ne dites pas non plus tout haut : « C’est cette grande-brune là qui couche avec papa ! » Surtout si madame votre mère vous accompagne.
À LA MER
En passant auprès d’un monsieur qui se baigne, ne l’empoignez pas par les couilles, quelques facilités qu’offre son costume à vos attouchements. Ne vous branlez pas en faisant la planche, ça se verrait.
À L’HÔTEL, EN VOYAGE
Ne sonnez pas le maître d’hôtel à onze heures du soir pour lui demander une banane. À cette heure-là, demandez une bougie.
À LA CAMPAGNE
Ne faites pas annoncer par le tambour de la commune que vous avez perdu votre pucelage. L’homme qui l’a trouvé ne vous le rendra pas.
DEVOIRS ENVERS VOTRE PÈRE
Si monsieur votre père vous dit d’une voix furieuse : « Tu n’es plus ma fille ! » ne lui répondez pas en rigolant : « II y a longtemps que je le savais ! »
Quand monsieur votre père se présente dans la société qui vous entoure, ne dites pas : « Voilà le cocu ! » ou, si vous le dites, dites-le tout bas.
DEVOIRS ENVERS VOTRE MÈRE
N’appelez jamais votre mère : « Vieille vache ! Rouchie de pissotière ! Gougnotte à putains ! Foireuse de foutre ! Vérole ambulante ! etc. » Ce sont là des expressions qu’il faut laisser au vulgaire.
Ne lui dites jamais non plus : « Je t’emmerde ! Va te faire enculer ! Je te chie dans la gueule ! »
Et surtout ne lui dites pas : « Tu me sors du cul ! » puisque c’est vous au contraire qui sortez du sien.
Le soir, quand madame votre mère vient vous border dans votre lit, attendez pour vous branler qu’elle ait quitté la chambre.
Quand vous allez chez celui de vos amants qui a l’habitude de vous enculer, ne vous fardez pas le trou du cul dans le cabinet de toilette de madame votre mère, avec le bâton de rouge qui lui sert pour les lèvres.
DEVOIRS ENVERS VOTRE SOEUR
Si vous trouvez un monsieur tout nu dans le lit de mademoiselle votre sœur, n’allez pas le dire tout bas à monsieur votre père. La visite n’est pas pour lui.
Pendant les fiançailles, ne dites pas à votre futur beau-frère qu’elle a beaucoup de talent pour sucer la queue. Quoiqu’il doive profiter de ce talent intime, le fiancé ne l’apprendrait pas sans quelque mouvement d’humeur.
Si l’on vous demande ce que fait votre sœur dans sa chambre, ne répondez pas qu’elle se branle, même si vous êtes sûre de ce que vous dites.
AVEC L’AMANT DE SA MÈRE
Quand une petite fille a deviné quel est le bon ami de sa maman, elle ne doit, sous aucun prétexte, aller le dire à son papa.
Ni surtout pour lui dire : « Papa a baisé maman la nuit dernière. C’est ma bonne qui me l’a dit. » Cette information ne serait pas accueillie avec plaisir.
Si vous savez que votre mère attend son amant chez elle, ne vous cachez pas sous le lit, surtout pour sortir en faisant : « Boum ! c’est moi ! » pendant qu’on jouit dans sa bouche. Vous seriez capable de la faire étrangler.
Ne choisissez pas non plus cet instant pour entrer brusquement dans la chambre en criant : « Voilà papa ! » lorsque vous savez très bien que monsieur votre père est en voyage.
Si vous découvrez que vous êtes la fille de l’amant et non du mari, n’appelez pas ce monsieur « papa » devant vingt-cinq personnes.
C’est le mari de votre mère que vous devez appeler papa. Et même, si vous êtes certaine de ne pas lui être unie par les liens du sang, ne lui dites pas à l’oreille : « Je peux bien te sucer, tu n’es pas mon père ! » La fin de la phrase détruirait tout ce que les premiers mots auraient de vraiment aimable.
Si une visite se présente quand votre mère fait l’amour et si l’on vous charge d’aller répondre : « Maman est souffrante », ne donnez pas de détails sur sa maladie. Si l’on vous demande : « Qu’est-ce qu’elle a ? » ne répondez pas : « Une pine dans le cul. 
RUBRIQUE SPÉCIALE POUR SE FAIRE DÉPUCELER
Quand on vous aura dépucelée, gardez-vous bien d’aller le raconter à monsieur votre père. Cela ne se fait pas.
AVEC UN AMANT
Ayez tous les amants qu’il vous plaira, mais ne racontez pas aux jeunes ce que vous faites avec les vieux. Ni réciproquement.
N’oubliez pas de dire « s’il vous plaît » quand vous demandez une pine, ou de répondre « merci » quand on vous la donne.
AVEC LES DOMESTIQUES
Ne sucez jamais le valet de chambre en présence de la cuisinière. Elle serait jalouse et vous dénoncerait.
N’enculez pas de force la femme de chambre avec un manche à balai. Vous pourriez lui faire très mal.
Quand votre bonne anglaise est endormie, ne lui coupez pas les poils pour vous faire des moustaches blondes.
Ne faites pas feuille de rose à vos domestiques. C’est un service que vous pouvez leur demander mais qu’il est plus convenable de ne pas leur rendre.
Celle ci je vous la mets dans son intégralité, tant elle me semble d'actualité,
AVEC M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Appelée à l’honneur de réciter un compliment devant le Président de la République, ne lui dites pas à l’oreille quand il vous embrasse : « Viens chez maman, je te ferai bander. »
Si même vous le reconnaissez pour un vieil habitué de la maison clandestine où vous prostituez votre petite bouche, ne l’appelez pas « gros bébé » devant sa maison militaire.
Ne l’appelez pas non plus « vieux satyre » en lui réclamant cent mille francs de chantage pour prix de votre discrétion.
Si, par contre, il vous fait enlever secrètement, et se précipite sur votre derrière pour assouvir sa lubricité, rien ne vous oblige à vous laisser violer par le chef de l’État.
Si, de votre plein gré, vous couchez avec lui, et s’il vous prie de lui faire pipi dans la bouche, ne lui objectez pas que cet acte serait indigne du respect que vous lui devez. Il connaît le protocole mieux que vous.
Vous pouvez demander à M. le Président de la République une mèche de ses cheveux pour vous rappeler ses faveurs, mais il serait indiscret de lui couper la pine pour la conserver en souvenir de lui.
Si au cours d’une vadrouille nocturne, vous rencontrez le Président de la République complètement saoul, tombé dans le ruisseau, faites-le reconduire à l’Élysée avec les honneurs dus à son titre.
Si M. le Président de la République venait à mourir subitement pendant que vous tétez son foutre, vous pouvez raconter l’histoire à tout le monde : on ne vous poursuivra pas. Il y a des précédents.
Pour clore cette série, je vous invite au bal, et même sous le quai des Tournelles, ces invitations restent valides
AU BAL
Règle sans exceptions : N’empoignez jamais la pine d’un danseur qui ne bande pas encore pour vous. Un rapide coup d'œil vers son pantalon vous détournera de gaffer.
Si vous jouissez en valsant, dites-le tout bas, ne le criez pas.
Si vous voyez une tache sur la robe d’une jeune fille, ne lui demandez pas si c’est du foutre.
Tout danseur qui vous met sa pine dans la main entend garder à cette galanterie un caractère confidentiel. N’appelez pas tout le monde pour montrer ce que vous tenez.
Lorsqu’un monsieur, derrière un meuble, vous décharge dans la main, il vaut mieux vous sucer les doigts que de demander une serviette.
Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation