Test de Bionic Commando Rearmed 2

Publié le 07 février 2011 par Axime

Et là il lui dit : Lâche moi la grappe, hein !

Après un remake du premier Bionic Commando, puis un épisode original pour les consoles HD et le PC, on sentait bien que Capcom avait décidé de sortir sa licence du formol. L'annonce de Bionic Commando Rearmed 2 n'est donc pas vraiment une surprise. Nathan Rad Spencer est de retour, toujours avec un bras bionique, toujours avec ses lunettes de soleil et avec une moustache en prime. Est-ce suffisant pour donner envie de mettre le grappin sur ce nouvel épisode ?

The Bionic Expendables

Alors que le programme bionique a fait ses preuves en offrant à des soldats des membres mécaniques, voici que ces troupes pas comme les autres sont appelées en renfort. Une grande force armée a en effet disparu alors qu'elle était proche d'une île dirigée par le dictateur local. Évidemment, Nathan et ses hommes sont appelés à la rescousse et tout va mal tourner.

Outre le fait qu'on se demandera une nouvelle fois pourquoi la moitié des dictateurs des jeux vidéo sont des hispaniques habillés en costume militaire, le scénario n'a franchement aucun intérêt. L'histoire est cousue de fil blanc, les personnages ne débordent pas de charisme, les trois-quarts ne servent même à rien, les scènes dramatiques sont tout sauf émouvantes et les nombreuses tentatives d'humour auront du mal à vous arracher un sourire. Il faut dire que l'intérêt de Bionic Commando n'a jamais vraiment été dans son histoire, c'est plutôt son gameplay à coup de grappin qui a fait sa renommée. Si vous vous attendiez à retrouver la même formule sans modification, vous allez être surpris.

Les blancs savent sauter finalement

C'est une révolution pour la série dans sa version 2D, votre héros peut désormais sauter. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour un fan ça veut dire beaucoup. Ça veut dire que toute sa vision du jeu change. Pour les nouveaux venus sur la licence, sachez que pour contourner le moindre trou dans Bionic Commando Rearmed (et la version originale bien entendu), vous deviez utiliser le grappin intégré au bras du héros. Tout le charme du jeu était alors de chercher le moindre objet pouvant servir à nous envoyer en l'air. Désormais, il est toujours possible de finir les niveaux sans sauter, on débloque d'ailleurs un mode qui annule cette capacité en finissant le jeu, mais si vous voulez explorer la zone de jeu dans son intégralité, vous avez intérêt à sauter de temps en temps. Idem contre certains ennemis, ne pas décoller du sol revient à supplier de se faire tuer sans la moindre résistance.

On se dit donc que Capcom a voulu rendre le jeu plus accessible, sauf que certaines phases demandent une grande maitrise du grappin, frôlant le ridiculement difficile par moments. Notez bien que l'on s'amuse toujours autant avec cet accessoire qui permet de parcourir les niveaux de nombreuses façons, quitte à l'utiliser jusqu'à l'overdose. Les passages bloquants dans les niveaux sont de trois types, ceux nécessitant une arme particulière, et offerte par les boss en général, ceux demandant de tuer un ennemi spécial, alors que les derniers nécessitent d'activer un interrupteur à l'aide de son grappin. Sauf qu'à certains endroits, cela se limite à grimper d'un étage, à tirer sur une poignée et à redescendre aussi vite, on a déjà vu plus original. Il arrive même que le mécanisme soit collé à la porte, ce qui ne vous privera pas pour autant de la scène animée montrant que vous avez ouvert une porte à deux centimètres de vous. On sent bien que les développeurs ont cherché à tout prix à utiliser l'emblème de la série, même lorsqu'on aurait pu largement s'en passer.

Si cela ressemble à un détail, c'est surtout très frustrant de voir un game design très intéressant gâché par de telles idées. Autre exemple, tous les interrupteurs ont la même apparence. Que vous soyez dans un temple, un laboratoire ou dans la jungle, il faut vous agripper ou tirer sur un gros bloc orange pour ouvrir une porte ou activer un ascenseur. Plus fort, ce même objet en plein milieu d'un couloir permet de faire exploser une installation top secrète. Il est vrai que se rendre devant un ordinateur par exemple et ne pas utiliser son grappin n'aurait sans doute pas le même impact sur le jeu. On y aurait sans doute gagné côté immersion par contre.

Comme dit précédemment, tout ceci se fait au détriment d'un très bon game design qui offre de multiples chemins pour traverser un même niveau, et surtout pour y trouver des améliorations d'armes et autres bonus bien cachés. Ceux qui aiment farfouiller partout à la recherche du moindre secret seront vraiment ravis et auront largement de quoi faire durant les cinq heures nécessaires pour boucler le mode histoire. Pour ne rien gâcher les niveaux sont nombreux, bien que parfois courts, et offrent des décors beaucoup plus variés que dans le premier épisode, tout en gardant une plastique toujours aussi agréable. On regrettera par contre la disparition des missions en vue du dessus qui apportaient un peu de changement. Le jeu en coopération reste par contre bien présent pour recevoir un coup de main bionique d'un ami.

Rambionic

C'est bien beau de se prendre pour Donkey Kong en se balançant de branche en branche, mais c'est quand même la guerre. Les rangs ennemis sont composés de soldats et de robots qui restent à peu de choses près les mêmes durant tout le jeu. A noter que le cerveau de vos ennemis n'a rien de bionique, en fait on en cherche encore une trace. Si vous vous agenouillez, votre adversaire continuera à tirer en hauteur pendant que vous le dégommez tranquillement. Heureusement, il y a quelques génies pour rendre les combats plus intéressants. Le genre à aller se cacher derrière un tonneau pour vous échapper, même si celui-ci est trois mètres derrière lui, vous offrant ainsi son dos en guise de cible. A noter qu'un baril rouge, avec des flammes dessus et où l'on peut lire "Attention ce tonneau peut exploser" ne les gênera en rien, ils se précipiteront derrière pour mieux se mettre à l'abri de vos balles. Quelques boss viendront casser la routine, plutôt sympathiques dans l'ensemble on aurait juste apprécié un peu plus de diversité, au bout de la troisième fois il est un peu lassant de se coltiner le même adversaire avec les mêmes attaques.

Au niveau des armes le choix sera de mise, du pistolet de base au lance-roquette, en passant par le fusil électrique. Hormis votre arme de base, toutes ont des munitions limitées mais que l'on trouve très fréquemment. Le jeu s'en trouve facilité, sachant que si vos adversaires ne vous donnent pas de balles, ce sera un kit de soin, mais au final le tout contribue à rendre les combats mous. Les ennemis visent à côté, et lorsqu'ils vous touchent, ils meurent en vous offrant de quoi vous soigner pour être sûrs que vous ne soyez pas en colère après eux. Là encore, le jeu devient plus accessible alors que certains combats de boss peuvent virer au cauchemar, assez rarement tout de même.

Bionic Commando Rearmed 2 apporte son boulon à la série de Capcom, offrant même une révolution avec le saut, mais n'a finalement rien de follement original. Les niveaux et les graphismes sont beaux et on prend toujours autant de plaisir à jouer avec son grappin. En contrepartie, il faut subir une IA minable, un scénario de série Z et un humour qui ferait passer les blagues Carambar pour du Coluche. Tout ceci n'a que bien peu d'importanceface au gameplay accrocheur du titre, mais apporte de la frustration, tout comme le DRM présent sur PS3 qui empêche de jouer si l'on n'est pas connecté. Les fans auront tout à fait raison de se jeter dessus, tout comme ceux qui ont envie de s'essayer à la série, car il s'agit d'un jeu sympathique mais pas parfait pour autant, il faut juste le savoir avant son achat.

Note finale
6 / 10
Se voulant plus accessible tout en gardant certains passages bien corsés, Bionic Commando Rearmed 2 a du mal à se distinguer de son prédécesseur. Ajoutant de nouveaux décors, la possibilité de sauter et une moustache à son héros, il garde les bases du gameplay au grappin, ce qui reste l'essentiel. Cependant, avoir le droit à une IA aussi proche du vide intersidéral, à certains niveaux dénués de défi et à un scénario se résumant à clamer toutes les deux minutes, « j'ai un gros grappin rendez-vous bande de méchants » ne donne pas toujours envie d'avancer. Un jeu principalement destiné aux fans, les autres se tourneront plutôt vers le premier, moins cher, afin de se faire une idée de la série.
On a aimé
  • Le grappin
  • Les niveaux variés
  • Pleins de choses à chercher
On n'a pas aimé
  • L'IA des ennemis
  • Les scénarios de Steven Seagal sont plus profonds
  • Arthur a dû écrire les blagues
  • Le DRM sur PS3
On s'en tape
  • Nathan Spencer a une moustache
  • 80% des personnages ne servent à rien
Par Aalok Hier à 21h58
  • Dark-Diemon Dommage que la version 3D n'a pas marcher j'aurai bien aimer une suite au lieu de Rearmed 2 il y a 3 heures
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Bionic Commando Rearmed 2

  • PSS
  • Genres : Action / Plateforme
  • Sortie FR : 02 février 2011
Note
(1 vote)
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