Anthologie permanente : Pascal Quignard

Par Florence Trocmé

Pascal Quignard publie Inter, aux éditions Argol.  
 
Présentation du livre : 
Inter aerias fagos, poème écrit en latin par Pascal Quignard en 1976, se révèle, dans le bouleversant récit qu’il fait dans ce livre, comme la matrice de son œuvre. Inter aerias fagos marque l’origine d’une vie à venir de lecture, d’écriture et de silence. Bénédicte Gorrillot, singulière universitaire latiniste, a confié la traduction d’Inter aerias fagos à des poètes, en les exhortant de prendre toutes les libertés personnelles au plus près de leur langue.
Inter est né. Un livre entre-deux. Entre latin et français.
Un livre de l’un, Pascal Quignard, et un livre de sept autres, Pierre Alferi, Éric Clémens, Michel Deguy, Bénédicte Gorrillot, Emmanuel Hocquard, Christian Prigent, Jude Stéfan. 
Un livre qui se déploie en sept poèmes saisissants. 
Une aventure unique de traduction littéraire par sept écrivains latinistes contemporains. (4ème de couverture et site de l’éditeur)  
 
 
« Plus silencieuse que le silence de l’aparlance, la langue dans l’écrit. 
Plus proche de l’origine la nuit elle-même plus silencieuse – car sans tumulte, car dénuée de turbulence était la pénombre dans l’outre de la mère.  
Moi donc devenu aussi silencieux que l’écrit, 
moi écrivant « venant de la haute mer », 
Qu’est-ce que je suis ? Homme amant de l’étude, homme pour qui tout le loisir est l’étude, homme totalement pédant et pourtant habitant le cœur du cœur des forêts, allant seul sur la lande, allant seul dans la friche industrielle, allant seul dans la banlieue du monde, allant seul sur la laisse de mer, lector, lectile, lisant chaque aube dans son lit, caché des autres dans son lit et son livre, latens dans son latin, latus dans le latium de l’étude, homme se dissimulant dans le Dissimulant, libre dans son livre, liber in liber, libre livre, errant solitaire dans l’air des êtres des hêtres, je ne sais quoi de bête, sans salsus, sans salsus dans le saltus, insulsus dans le saltus, sautant, bondissant, se tournant 
  de syllabe en syllabe se re-fléchissant, 
  à sonner des sons qui se taisent 
  st, sag, quod, ding, dong 
  hiems 
  ayant l’habitude
  jusqu’au point
  suivi d’une parenthèse fermée 
  .) » 
 
 
Pascal Quignard, Inter, Argol, 2011, p. 38.  
 
 
Pascal Quignard dans Poezibao : 
extrait 1, novembre 05, les livres mazoutés du Banquet du livre à Lagrasse, le communiqué Le Marque-Pages/Verdier, Boutès (par I. Howald), notes poésie, Lycophron et Zétès (par m. Séjourné) 
 
 
On peut aussi lire des notes prises en lisant Inter, ici et ici 
 
 
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