Brazil

Par Silice
Brazil est le film culte par excellence, un film qui marque son époque et marque aussi les spectateurs, que l'on aime ou pas, on a du mal à oublier ce film de science-fiction où imaginaire côtoie nouvelle technologie, idée complètement loufoque, critique de la société et image d'une société sombre.On nous plonge donc dans un autre univers qui à notre époque semble à la fois très futuriste et aussi totalement has been. On peut voir dans ce film de nombreuses influence à commencer par 1984 de George Orwell (et ce n'est probablement pas un hasard si Brazil a été tourné cette année-là... ou peut-être que si en fait) mais aussi le procès de Kafka car tout part d'une bourde, un minuscule incident qui va bouleverser la vie de bien des personnes, on se trompe d'une lettre une minuscule lettre Tuttle devient Buttle et c'est la vie de ce dernier qui se retrouve donc fichu en l'air. Une erreur comme il ne devrait jamais en avoir, une erreur presque jamais commise.Tuttle est en fait un plombier mais n'importe lequel, un plombier rebelle qui combat cette société trop bureaucratique dans laquelle on a toujours besoin d'un énième permis et d'un papier que l'on ne peut avoir sans avoir un autre papier... Il deviendrait presque l'ennemi numéro 1 en s'occupant de certains tuyaux sans permis.Sam Lowry, lui, a des problèmes de climatisation, il est aux archives et est très bon, on lui propose une mutation qu'il ne veut pas accepter. Toutes ses histoires se mêlent et s'enchevêtrent terriblement bien pour créer un drame abouti.

A travers la peinture de cette société, on ne peut que voir une critique de la notre et des dérive dans lesquelles nous continuons à nous enfoncer. Indifférence, règne du papier, de la torture, du béton et des gratte-ciel et ne plus pouvoir voir le ciel. Sam Lowry a sa façon de s'évader de ce système, de le combattre, il le fait par l'imaginaire, moyen on ne peut plus pacifique et efficace. Ses rêves étrange le transforme en un Icare vaillant et étincelant qui redécouvre la nature avant d'être à nouveau enfermer dans une prison de béton où il doit combattre un dieu, une machine.Et il y a cette musique, récurrente, Brazil, classique des années 30, Gilliam ne se gêne pas et l'utilise à toute les sauces, elle justifie à elle-seule le titre du film ajoutant ainsi un peu plus d'absurde et d'étrangeté à ce film qui donne déjà beaucoup à réfléchir.On ne fait même pas attention aux acteurs pourtant très bons, notre esprit est entièrement parti dans cette univers sombre, étrange et déprimant mais plutôt bien construit. On apprécie chaque scène, chaque idée de Gilliam, les gros plans sur les visages ne manque pas. Petit plus pour toute les scènes dans les bureaux entre rapidité et inefficacité, course à la montre et compétition, camaraderie et indifférence.
19/20
Silice