Avec cette formation, les ministres, on les prendrait par la main pour les emmener vers demain : la démission qui claque sa chatte, celle qui fait taire les ricaneurs professionnels, qui renvoie à la niche les twittos compulsifs. Les objectifs de cette formation évoquée plus haut sont très clairs :
- Transmettre [aux participants] une méthode d'analyse de la gravité de leur manquement aux responsabilités
- Permettre aux stagiaires de déterminer à quel moment il est convenable de quitter un poste
- Leur donner les outils pour démissionner dans les meilleures conditions
Ou même il aurait envoyé chier tout le monde un dimanche aux courses sur l'hippodrome de Compiègne, devant les caméras de France 3. Sa déclaration faite, il serait parti comme un prince, la cravate défaite, le col de chemise ouvert, les chaussures à la main, mal rasé. Mais libre, respirant l'air à pleins poumons, le vent lui fouettant le visage, avec un travelling de fin sur les 57 hectares de forêt domaniale où il irait se perdre pour mieux se retrouver. Genre j'assume à fond, je me retire parce que je suis incompris. Je prends du champ. J'écris un livre sur ma blessure secrète, ma solitude de déconneur de fond, les dégâts sur ma famille, mais aussi sur ma capacité à rebondir, à aller chercher l'énergie dans les tréfonds de ma vésicule.
On pourrait même anticiper et éviter la cata : quand la crise est là, c'est quasiment mort. Comme avec Michèle Alliot-Marie. Vous êtes marrants, mettez-vous à sa place, aussi : vous partez passer le nouvel An en Tunisie, vous arrivez à l'aéroport de Carthage tout chiffonné, trois heures passés avec des gens qui puent des pieds et des gamins qui ont chialé tout le long du chemin. Et il va encore falloir se fader les contrôles d'identité à n'en plus finir, les fonctionnaires lambins aux mains moites et aux pieds poites, les coups de tampon dégoûtants sur votre passeport tout propre, l'attente des bagages au tourniquet avec des dizaines de mains graisseuses qui tripotent votre valise Vuitton pour voir si, des fois, ça ne serait pas la leur... Alors quand une escorte vient vous chercher directement sur le tarmac et vous emporte loin des pue-la-sueur en berline climatisée, comment voulez-vous résister ? On a hâte de se retrouver à Tabarka, les pieds dans l'eau...
- «Allo ? Coachéthique ? Bon, là, je suis à Carthage, je viens d'arriver. On me propose de prendre une escorte pour aller à mon hôtel. Et demain, Aziz Miled nous emmène en jet privé à Tabarka. Ça me tente bien, Patrick est ravi : on est cuit, on a besoin de vacances»
- «Politiquement, c'est pas très malin en ce moment... »
- «On va quand même pas aller à Tabarka à deux sur le bourricot d'Aziz ?»
- «Faites comme vous voulez. Mais payez le picotin sur vos propres deniers. Un ministre doit payer ses vacances.»
Je suis sûr que MAM aurait chouiné, mais qu'elle aurait fini par prendre les bonnes décisions. Et qu'elle ne le regretterait pas aujourd'hui... Bon, voilà, l'idée est lancée. Amis ministres, quand vous avez un doute, quand vous sentez que la situation vous échappe, et dès à présent si vous planifiez de partir en vacances, appelez-nous ou contactez-nous discrètement en message direct (DM) sur twitter. On vous trouvera à la seconde un expert qui vous dira ce qu'il faut faire et ne pas faire. Ça vous coûtera un peu d'argent, mais les branquignols surpayés que vous employez actuellement connaissent l'éthique comme moi le projet de loi sur la dépendance. Faites confiance aux experts du web 2.0, avant. Sinon, on s'occupera de vous après, faites-nous confiance.