Cameroun : 2,8 milliards d'euros de recettes publiques détournées en six ans

Publié le 10 février 2011 par 237online @237online

Écrit par Le Monde   

Jeudi, 10 Février 2011 12:39

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Environ 2,8 milliards d'euros de recettes publiques ont été détournées entre 1998 et 2004 au Cameroun. C'est ce qu'affirme un document de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) élaboré par la Commission nationale anticorruption et obtenu jeudi 10 février par l'Agence France-Presse. Le Cameroun est perçu comme un des pays les plus corrompus au monde, selon Transparency international.
La SNLCC a ciblé 10 secteurs où des actions de lutte contre de la corruption doivent être menées prioritairement, notamment le budget d'investissement public, les marchés publics, les finances et les forêts. "Dans le secteur forestier en particulier, une enquête menée par [les ONG] Greenpeace, Forest Monitor et le Centre pour l'environnement et le développement [CED] a estimé à 100 milliards de FCFA [152,4 millions d'euros] la moyenne de la perte annuelle accusée par l'Etat (...) du fait de l'exploitation forestière illégale."

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

Pressé par les bailleurs de fonds, le gouvernement a lancé une opération Epervier de lutte contre la corruption qui a déjà abouti à la condamnation à de lourdes peines de prison de plusieurs personnalités, dont des ex-ministres et anciens dirigeants d'entreprises publiques.

Toutefois, le document souligne que "de l'avis des experts et observateurs avertis, les reformes institutionnelles ainsi que les sanctions prises par le gouvernement pour réprimer les actes de corruption ne se traduisent pas par un recul significatif de ce phénomène". Officiellement, le gouvernement espère que le Cameroun sera à l'horizon 2015 "un pays où l'intégrité constitue une valeur capitale pour tout citoyen, avec une croissance économique fondée sur le travail bien fait, distribuée de manière équitable".

Il est aussi demandé au président Paul Biya de signer le décret d'application de l'article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens et avoirs des commis de l'Etat et hautes personnalités de la République. Cette disposition a été introduite en 1996.