La poursuite sauvage

Par Tepepa
1972
The revengers
Daniel Mann
Avec : William Holden, Ernest Borgnine, Woody Strode, Roger Hanin.
C’est un gars qu’on lui zigouille toute sa famille. Alors il va dans un bagne, embauche des trognes aux spécificités bien affirmées, et se met à la recherche des meurtriers.
Dans la lignée des westerns des années 70 post-modernes, déconstructivistes, démystificateurs, crépusculaires et tout le toutim, La poursuite sauvage est certes moins renommé et moins ambitieux que certains westerns (re)connus tels John McCabe, Little Big man (ou Josey Wales pour rester dans un film qui commence un peu pareil), mais je l’adore quand même. D’aucuns méprisent vaguement son assimilation de certains tics spaghetti, d’autres trouvent certains éléments de scénario un poil invraisemblables (oh merde les gars, on a trouvé un western au scénario invraisemblable, on fait quoi ?), d’autres enfin trouvent que la thématique de l’affaire est exécutée avec des sabots par trop grossiers messieurs dames. Certains quand même apprécient ce sympathique western pour ses scènes d’action et le bon temps passé devant son écran en compagnie de grands noms du western tels William Holden qui ne desserre pas les dents du film, Ernest Borgnine qui cabotine à outrance, et Woody Strode super classe. Et même Roger Hanin en frenchy qui séduit toutes les femmes qu’il croise sur son chemin remporte l’adhésion.
Et pourtant moi, c’est bien ce qui rattache le film aux années 70, le pitch, le surtexte, l’interligne, le twist final, la core value du truc quoi, qui me fait au fond adorer ce film. Cette façon toute finale de désamorcer la thématique de la vengeance avec un simple regard hirsute, c’est tout ce que je me souvenais de ce film, lisible, basique, beaucoup plus efficace qu’un discours sur la violence qui n’engendre que la violence. Le désir de revanche qui se transforme en pitié ou en simple dégoût, c’est finalement assez couillu. Et comme l’emballage pan pan tagada tagada du résidu intrinsèque de l’affaire est bien mené et bien ficelé, avec même une pause narrative féminine (Susan Hayward) plutôt bien intégrée, je ne peux faire autrement que recommander ce film à tous les amateurs de westerns exigeants mais conciliants ! C’est pô l’affaire du siècle, mais c’est du bon quand même !
Le DVD : « Quand la violence traque la violence, il ne reste que l’enfer ! ». J’aime bien ces accroches de jaquettes de DVD, interchangeables dans l’ordre des mots et de film à film. « Quand l’enfer traque l’enfer, il ne reste que la violence », ça marche aussi, et pour une ribambelle de films. Je ne sais pas si le marketing est une science exacte, mais c’est clairement une activité d’abrutis. Sinon, on nous dit que c’est un western « implacable » ! Et La Prisonnière du désert, c’est un western placable, connard ?