Harold Cobert – L'Entrevue de Saint-Cloud

Par Pikkendorff

Presque tous les évènements mondiaux sont le reflet de conflits intimes.Stefan Sweig in Marie-Antoinette.

Harold Cobert ouvre le fleuve de l’Histoireen creusant l’intime d’existences individuelles, seul vrai levier des évènements, pour faire apparaître l’universel.  La création d’une histoire commune ou le traitement zappohile des news, suivant les règles du matérialisme historique, placent sous leurs projecteurs l’humanité oubliant l’homme.  

Habilement tissé grâce à une écriture légère, fluide et travaillée, ce roman en costume nous conte la rencontre secrète du 3 Juillet 90 entre le comte de Mirabeau et la Reine Marie-Antoinette.  Chacun des deux antagonistes possède un poids personnel suffisant pour peser sur le cours de l’Histoire. 

La politique est affaire d’intérêts pas de sentiments.

  • Sauront-ils dépasser leurs blessures pour s’allier ? 
  • Pourront-ils, en l’espace de quelques heures, effacer leurs faiblesses et leursrancœurs traçant, de leurs vies croisées, l’Histoire.

L’on connait la suite…Mirabeau, le tribun attaché à une monarchie parlementaire, disparaîtra en Avril 91 laissant la place à Maximilien Robespierre.  Mort une deuxième fois, Robespierre le fit déclarer traître à la Nation ; sa dépouille fut déplacée du Panthéon à Clamart ; Marie-Antoinette suivit Louis XVI sur l’échafaud le 16 Octobre 93 ; la France mit un siècle pour voir se poser les cendres du feu révolutionnaire.

Harold Cobert décrit ci-dessous son objet.  Il est brillamment dépassé.


L’Entrevue de Saint-Cloud est inspiré d’un fait réel. Pourquoi ne pas avoir choisi le roman historique ?
J’ai préféré écrire un « roman en costumes », qui est un voyage au cœur de l’Histoire et d’une époque, mais qui ne reprend pas les codes du roman historique. Je n’ai pas fait œuvre d’historien, mais d’écrivain qui ressuscite un monde. Un vocabulaire contemporain, des anachronismes flagrants servent mon dessein : trouver dans le XVIIIe siècle tourmenté un écho à notre époque troublée
.”

Edition Héloïse d’Ormesson, août 2010, 139 pages, 15 €uros