Robert Badinter, dans l'affaire Laëtitia : «la clarté la plus absolue doit maintenant régner»

Publié le 15 février 2011 par Letombe

Invité de RTL ce matin, Robert Badinter, ancien garde des Sceaux et sénateur, a réagi aux rapports de l'inspection des services judiciaires concernant le suivi de Tony Melhion, suspect dans le meurtre de Laëtitia, ne comprenant rien concernant les magistrats. Et ce alors que Nicolas Sarkozy avait pourtant parlé de «faute» et de «dysfonctionnement». «Tout ça ne peut être dissipé que par la clarté absolue, et la publication du rapport et le cas échéant, comme je le souhaite, la saisine du Conseil Supérieur de la Magistrature, pour que tout soit clair» a-t-il indiqué.


Robert Badinter, sénateur socialiste et ancien garde des Sc
envoyé par rtl-fr. - L'info internationale vidéo. Robert Badinter a estimé qu'«il fallait attendre précisément qu'il y ait le premier rapport de l'inspection générale des services judiciaires, avant de mettre en cause publiquement et aussi fortement le corps des magistrats et particulièrement, les magistrats de Nantes» comme l'a fait Nicolas Sarkozy. Il a demandé «que la clarté la plus absolue règne maintenant», avant de préciser que celle-ci impliquait «que le garde des Sceaux publie le rapport d'inspection générale». Il a également rappelé que «la responsabilité du magistrat, elle, relève du Conseil supérieur de la Magistrature», qui « a des services d'instruction et d'enquête».   L'ancien garde des Sceaux a constaté que «jusque dans les tribunaux», les magistrats ont ressenti leur mise en cause publique par le Président de la République, premier magistrat de France, «comme une blessure». Il a remarqué que les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy veillaient à ce que «lorsqu'ils s'exprimaient, ils soient prudents», parce qu'il y a ici «une nécessité de réserve», «parce que à travers lui», le président «engage la parole de la France».   Interrogé sur les propos de Christian Estrosi, député UMP, sur les mineurs délinquants, Robert Badinter a tenu à rappeler «l'essentiel» : «il faut avoir, et c'est le bon sens, une justice spécialisée, des magistrats spécialisés, des éducateurs spécialisés et un effet droit particulier en ce qui concerne les enfants et les adolescents».