C'est le calvaire de toutes les célébrités : les magazines people. De plus en plus trash, de plus en plus blessants, ces parutions n'hésitent pas à briser des vies et des carrières pour faire vendre le papier. La série Dirt propose de nous plonger dans le quotidien de la rédaction d'un de ces magazines et de suivre la vie tourmentée de sa rédactrice en chef, l'impitoyable Lucy Spiller (Courteney Cox). Jusqu'où ira-t-elle pour avoir un scoop ?
Nouvelle série et retour sur le devant de la scène pour Courteney Cox, l'ex Friends qui n'a pas réussi à percer dans le cinéma. Ceux qui l'avaient adorée en Gale Weathers dans Scream seront aux anges puisque Courtenez ne lésine pas sur la bitch attitude pour ce nouveau show où elle officie également en tant que productrice. Dirt ,comme son titre l'indique, n'hésite pas à montrer la crasse, à se jeter dans la boue et à montrer non sans cynisme et cruauté les dessous des journaux à scandales mais aussi de tout le show bizz. Hollywood n'est-elle pas l'industrie du mensonge où tout n'est qu'image et plan de com pour faire rêver et vendre ? La série se penche sur trois personnages en particulier :
Il ya Lucy Spiller, personnage principal. Où la femme que personne ne voudrait avoir comme boss tant elle est exigeante et sans scrupules. Véritable executive woman, elle a gravi les échelons pour devenir rédactrice en chef et est prête à tout pour le rester. Pas forcément évident étant donné la concurrence et la baisse des ventes de magazines en général. Alors il lui faut du lourd, du trash. Au départ Lucy dirige deux magazines : un people et un généraliste qui a bonne réputation. Très vite les deux supports vont fusionner pour donner naissance à un magazine people nouvelle génération. Le quotidien de Lucy est fait de pressions (par ses supérieurs ou par des peoples brisés qui veulent se venger d'elle) et on se doute bien qu'à certains moments elle doit bien craquer. C'est ainsi que l'on découvre ses problèmes d'ordre relationnels et sexuels : Lucy a du mal à s'investir dans une relation, trop blasée et trop marquée par des douleurs du passé (il est suggéré qu'elle s'est faite abusée par son propre père). Au final c'est par le pesronnage de Lucy que l'on découvre le plus les coulisses des rédactions people bien que pour les besoins d'un show croustillant, la réalité est parfois très exagérée.
Deuxième personnage phare : Don Konkey (Ian Hart), le paparazzi officiel et vieil ami de Lucy. L'homme vit à l'écart des paillettes dans une petite maison en bordel permanent, même limite crade. Ce personnage est l'occasion de montrer comment les choses se passent concrètement sur le terrain. Don vole la vie des gens mais quand il se fait attrapper il en prend plein la tronche. Et son métier l'a complètement bouffé, à un tel point qu'il nage en pleine schizophrénie. Personnage toujours en moment, instable, Konkey est drôle et touchant à la fois. Il continue son métier avant tout par loyauté envers son amie Lucy, sa seule amie depuis le lyçée.
Enfin, il y a le personnage de Holt Mc Laren (Josh Stewart). Le profil type de l'acteur américain qui monte , aidé par des blockbusters musclés. Holt permet de montrer l'enfer que peuvent vivre les célébrités à qui on refile vite l'obsesson de l'image. Dans un milieu où l'on peut tomber aux oubliettes du jour au lendemain, la pression ne s'arrête jamais et les névroses ne sont jamais loin. Prêt à tout pour être sur le devant de la scène, Holt n'hésitera pas à briser la vie de sa petite amie au passage. Ambivalent, aussi égoiste que rongé par la culpabilité, Holt est un de ces personnages passionnants qui n'en finissent pas de se chercher.
A ces trois personnages principaux, se rajoutent bien sur des tas de seconds rôles plus ou moins drôles, piquants, intéressants. Globalement on peut donc dire que les personnages sont très bien écrits et que le divertissement est de mise. Dirt surfe sans complexes sur la mode des séries trash provocatrices et qui balançent. Les premiers épisodes ne sont pas des modèles du genre, il faut même un certain temps avant de s'attacher à tous les personnages et rentrer vraiment dans la série. Mais l'addiction finit bel et bien par arriver, surtout si on aime les histoires qui parlent de coulisses du show biz avec des persos désespérés et rongés par un monde superficiel. La réalisation est assez classique, avec quelques coups de speed pour les passages schizos de Don Konkey (d'assez mauvais goût malheureusement la plupart du temps). En gros, Dirt séduit plus par l'écriture intelligente de ses scénarios et son casting que pour sa réalisation. Divertissement cruel qui prête à réfléchir sur notre société de l'image, le nouveau projet de Courteney Cox est dans l'ensemble une réussite. Reste à savoir si le show tiendra sur la longueur. C'est bel et bien le problème des séries à la mode...
Dirt - ma note pour cette série :Avec Timothy Bottoms, Mariette Hartley, Courteney Cox, ...
Nationalité : américaine