Le Dernier des Templiers (Season of the Witch) de Dominique Sena

Par Geouf

Résumé: Behmen (Nicolas Cage) et son ami Felson (Ron Perlman) comptent parmi les plus grands guerriers ayant rejoint les Templiers dans leur guerre sainte. Mais le jour où l’un de ses supérieurs ordonne le massacre de femmes et d’enfants innocents, Behmen quitte les rangs des Croisés. De retour au pays, il retrouve une contrée dévastée par la peste noire, soi-disant provoquée par une sorcière. Behmen ne tarde pas à se retrouver à la tête d’une expédition chargée de convoyer ladite sorcière dans un monastère où elle sera jugée et possiblement exécutée…

La carrière en dents de scie de Nicolas Cage avait connu un bien agréable sursaut l’an dernier avec les excellents Kick-Ass et Bad Lieutenant. Deux films qui redonnaient espoir quant à la capacité de l’acteur à choisir correctement ses projets. Même le dispensable mais sympatoche L’Apprenti Sorcier contribuait en partie à ce retour du Nicolas Cage des temps anciens. Mais malheureusement, c’était sans compter l’influence désastreuse de son compère Dominic Sena, avec lequel il avait déjà tourné le faiblard 60 Secondes Chrono (un des seuls films de voitures où on ne voit quasiment pas les voitures). Car Sena s’est mis en tête de réaliser une épopée médiévale dans la lignée de La Chair et le Sang de Verhoeven (pour le contexte de la peste noire) ou dans celle du Kingdom of Heaven de Ridley Scott (comme l’atteste la moche intro prenant place pendant les Croisades et enquillant les scènes de batailles au ralenti). Sauf que Sena n’a le talent ni de l’un ni de l’autre des réalisateurs sus-cités.

Pourtant le film provoque un soupçon d’espoir lorsque le personnage de Cage s’interroge sur la possibilité que la sorcière qu’il convoie ne soit qu’une jeune fille innocente. Le spectateur interloqué se demande alors: “un film hollywoodien qui s’interroge sur le fanatisme religieux, est-ce possible?”. Ben non, c’est pas possible, comme le montre le progressif retournement d’intrigue et surtout le vieux twist moisi permettant de ménager toutes les susceptibilités (“ah ben non en fait, c’était pas une sorcière, mais un démon qui possédait une pauvre jeune fille, ouf, on est sauvé, on va pas avoir à taper sur l’Eglise !”). Donc côté intérêt de l’intrigue on repassera.

Cote action, ben on repassera aussi, vu que le film n’est qu’un long road movie sans trop d’événements, mis à part des gens qui s’engueulent. On notera tout de même quelques idées rigolotes, comme un passage de pont qui rappelle la scène finale d’Indiana Jones et le Temple Maudit, ou des moines zombies très féroces dans le final. Pour la trouille on repassera donc, surtout lorsque les seuls périls affrontés sont des loups mutants en images de synthèse moches. Mais le film reste tout de même très nanaresque, et tout particulièrement lorsque le démon se dévoile sous sa véritable forme (des images de synthèses toutes pourries encore une fois) et qu’il se met à parler avec un fort accent black (en VO, crise de fou rire garantie !).

Quant à Nicolas Cage, il joue pour une fois la sobriété, secondé par un Ron Perlman qui à l’air de s’emmerder royalement. Bref, si vous voulez voir un bon film sur la chasse aux sorcières, qui n’hésite pas à aller jusqu’au bout de son sujet, je vous conseille plutôt de découvrir le génial Black Death de Christopher Smith (toujours inédit en France malheureusement, mais sorti en DVD et blu ray il y a peu au Royaume-Uni, pour les anglophiles).

Note: 4/10


USA, 2010
Réalisation : Dominique Sena
Scénario: Bragi F. Schut
Avec : Nicolas Cage, Ron Perlman, Christopher Lee

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