Découverte de la H3 Concept Gallery avec la directrice Marie Richard

Publié le 18 février 2011 par Littlestylebox


Triangle de vie (Javiera Hiault-Echeverria)


La H3 Concept Gallery a ouvert fin 2010 rue Quincampoix, en face de la Galerie du Jour Agnes B et à deux pas de Beaubourg, avec une idée originale : mixer jeunes plasticiens contemporains et nouveaux créateurs. Ils se partagent un double espace : un rez de chaussée galerie d’art et un sous-sol où se mixent sur un mobilier brut prêt-à-porter, maroquinerie et bijoux fantaisie. Un concept novateur qui m’a donné envie de rencontrer sa directrice Marie Richard.

Peux-tu nous présenter un peu ton parcours ?
J’ai toujours voulu travailler dans le milieu de l’art. J’ai commencé à New York où j’ai travaillé 2 ans pour la galerie de Moti Hasson à Chelsea et quand mon visa a expiré, je suis rentré en France et j’ai été pendant 2 ans et demi chez Vanessa Quang qui a une galerie aux 7 rue des Filles du Calvaire à Paris. Rapidement, j’ai voulu avoir ma propre galerie d’art contemporain, mais j’ai voulu la concevoir autrement. Lorsque j’ai trouvé cet espace avec ces deux étages, j’ai eu envie de définir un espace créateur au sous-sol avec l’idée de pouvoir faire rentrer ici des gens qui n’oseraient pas rentrer habituellement dans une galerie d’art contemporain.
Ce n’est pourtant pas la même clientèle qui a la capacité d’acheter une œuvre d’art ou un jeune créateur…
Oui, mais en même temps, on va à des ventes aux enchères ou au musée et on ne repart pas forcément avec des pièces. C’est déjà un plaisir d’aller se cultiver, de découvrir de nouvelles choses. Pour moi c’est important que les gens puissent se familiariser ou approfondir leur connaissance de l’art contemporain. Il y a beaucoup de jeunes artistes talentueux qui méritent d’être vus.
Je dis souvent que c’est un laboratoire, un lieu de pari, parce que tant au niveau des jeunes créateurs que des plasticiens au rez-de-chaussée, je choisis des personnes qui se recherchent, qui vont faire évoluer leurs idées. Certains artistes ont fait une vingtaine d’expos, pour d’autres c’est la première. De même chez les créateurs, il y a en a qui sont commercialisés dans une dizaine de boutiques en France, d’autres pour lesquelles je suis la première boutique.
On sent dans la galerie que tu as cherché à bien définir deux espaces distincts
On a eu la chance d’avoir ce lieu qui a 2 univers opposés : en haut un vrai white cube et en bas une grotte qui a l’air d’être un lieu super secret.


Ce qui crée une sorte de parcours intéressant, on rentre dans le white cube avec un univers très contemporain avant de passer par le petit escalier dans la cave d’ali baba
Oui, ce parcours est important quelque soit le sens. Ce sont deux univers juxtaposés. Les créateurs et les artistes sont intéressants ensemble mais ils ont besoin de leurs espaces respectifs.
Pour l’espace créateur, tu as choisi de faire une décoration assez brute
Cela fait partie de l'ambiance que je voulais créer au sous sol, j’avais envie que cela fasse un peu comme chez nous avec des meubles chinés ou des objets qui étaient déjà ici quand je me suis installé. Les caisses, les cadres, on les a réutilisés directement. Cela crée un peu le lien avec l’étage…
Comment as-tu sélectionné les créateurs ?
Cela fait 3-4 ans que j’essaye de me trouver des vêtements et des bijoux un peu différents. J’allais souvent dans les petits salons comme de Fil en Aiguille, l’Hotel Bohème… Je vais aussi souvent à l’Espace Beaurepaire ou dans un lieu associatif le long du canal. C’est là où j’ai trouvé tous ces jeunes créateurs.


Les prix restent très raisonnables
J’essaye de faire en sorte qu’il n’y ait rien à plus de 150€ dans la boutique. Mon concept a cependant des points faibles, les jeunes créateurs font des petites séries et ont par conséquent des coûts élevés . Nos marges respectives sont dérisoires pour pouvoir respecter cet objectif et peu de créateurs l'acceptent. Mais comme tu vois, il y a déjà une très large sélection.
Comment est ce que cela marche depuis le lancement ?
Cela commence à son rythme. On a été super surpris par le vernissage où il y a eu énormément de monde. Mais on est encore une bonne adresse secrète pour l’instant.
La rue Quincampoix est une belle rue mais le trafic reste aussi assez limité...
Oui c’est sûr, mais en raison de mon concept, je devais être dans une rue de galerie. Une boutique a sa place un peu partout, mais une galerie doit être près d’autres galeries.
De l’extérieur, la galerie ressemble un peu à une galerie habituelle, comment vas-tu faire pour justement faire rentrer les gens qui ne rentreraient pas dans une galerie d’art ?
On a une vitrine qu’on va mettre dehors très bientôt pour montrer quelques créations. Pour l’été, on va essayer d’ouvrir le lieu en ouvrant la porte, cela casse déjà une première barrière. Très peu de galeries font ça. Ensuite, les gens qui rentrent sont agréablement surpris et en reparlent. Ce n’est pas une galerie au sens habituel, il y a plein de produits improbables, cela interpelle. Il y a encore beaucoup de créateurs qu’on va rentrer pendant l’été. On va ouvrir un espace presse en complément de la galerie Agnes B en face.
Et on va continuer à organiser des événements. On va faire une troc party au mois de mars, un événement avec une maison d’édition au mois d’avril, je voudrais organiser un bal masqué pour Mardi Gras… Je suis ouverte à plein de projets, on aurait voulu ouvrir un café mais c’est compliqué à faire. Peut être dans l’avenir…
Merci Marie !!!








H3 Concept Gallery
43 rue Quincampoix, Paris 4e
Tel: 06 45 90 40 74
www.h3-concept-gallery.com