AXA préfère ses immeubles vides et les mal-logés à la rue

Publié le 18 février 2011 par Unpeudetao

Les membres du collectif Jeudi Noir occupent un immeuble vide de l’assureur Axa, avenue de Matignon à Paris, depuis le 27 décembre. Face à une expulsion imminente, ordonnée par le tribunal d’instance le 15 février, Jeudi Noir se prépare à une « résistance passive », et appelle à soutenir son action. Reportage en images.

Derniers moments de répit avant l’expulsion ? Les membres du collectif Jeudi Noir, qui occupent un immeuble de l’avenue Matignon depuis le 27 décembre 2010, s’attendent à être délogés par les forces de l’ordre. Le tribunal d’instance du 8e arrondissement de Paris a ordonné l’expulsion de la trentaine de « squatteurs », dans un jugement rendu mardi 15 février 2011. Le collectif devra payer une amende de 100 euros pour chaque journée supplémentaire d’occupation, et l’assureur Axa, propriétaire des lieux, peut à tout moment demander l’évacuation des 4.000 mètres carrés situés à deux pas du Palais de l’Elysée.

« On se prépare à une résistance passive mais décidée », affirme Margaux Leduc, porte-parole de Jeudi Noir, devant une soixantaine de journalistes, d’élus et de militants, rassemblés lors d’une manifestation de soutien, mardi 15 février. A l’intérieur, les militants de Jeudi Noir préparent des « barricades » pour bloquer l’entrée en cas d’intervention des forces de l’ordre. « Ils devront casser les vitres s’ils veulent nous déloger », annonce Elise Aubry, membre du collectif.

« Le bâtiment était vide depuis quatre ans. Et il restera vide après nous », ajoute Elise. Axa, premier assureur européen, communique énormément sur la responsabilité sociale des entreprises. Mais « en face de son siège social, il a 4.000 mètres carrés de vide. Et il va expulser, en plein hiver, des jeunes précaires. A un moment donné, il faut être cohérent dans sa communication. »

Par ces occupations, dont il est coutumier, le collectif Jeudi noir entend dénoncer l’inaction de l’Etat face au problème du mal-logement. « Il n’y a plus aucune corrélation entre le prix des logements et le prix de la vie, explique Maxime Hupel, militant de Jeudi Noir. Un peu de volonté politique permettrait pourtant de régler une partie du problème. »

Texte et diaporama : Simon Gouin.

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