L'humilité, Jean KLEIN

Publié le 20 février 2011 par Unpeudetao

Pourriez-vous parler davantage de l'humilité dans les relations humaines ?

L'humilité n'est pas quelque chose que vous portez comme on porte un vêtement. Elle n'a rien à voir avec des hochements de tête et des yeux baissés. Elle vient de la résorption de l'individualité dans l'être, dans la paix. Elle vient de la fin de toute agitation. Dans l'attention, dans la vigilance il y a de l'humilité. C'est la réceptivité, l'ouverture à tout ce que la vie apporte. Lorsqu'il n'y a pas de mémoire psychologique, pas d'accumulation de savoir, il y a innocence. L'innocence est humilité.

Dans les situations intimes ou problématiques, chacun doit parler en toute humilité de ce qu'il ressent. Faire simplement une déclaration de faits sans justifications, sans interprétation. Nous ne devons pas rechercher de conclusion. Si nous permettons à la situation d'être complètement libre de toute évaluation ou jugement, de pression pour trouver une conclusion, beaucoup de choses apparaissent qui n'appartiennent pas à notre mémoire.

L'humilité apparaît lorsqu'il n'y a pas référence à un “Je”. Ce vide est le facteur de guérison, dans toute situation. Heidegger dit : “Soyez ouverts à l'ouverture.” Soyez ouverts à la non-conclusion. Dans cette ouverture, la situation offre sa propre solution, et dans l'ouverture nous la recevons. Lorsque la solution apparaît, le mental intervient souvent, il entre en conflit avec elle et la remet en question.

Extraits : Entretiens recueillis et mis en forme par Emma Edwards, traduits de l'anglais par Agnès Lowy.

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