Jeune à Fric, voici comment va le Cameroun!

Publié le 20 février 2011 par 237online @237online

Écrit par Dr. Aimé Parfait Pougha   

Dimanche, 20 Février 2011 10:09

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Le magazine panafricain Jeune Afrique vient de publier un dossier intitulé « Comment va le Cameroun ? » (Édition n° 2614, allant du 13 au 19 février 2011). Dans une autopsie vilainement exécutée, les apprentis sorciers et journalistes légistes d'Auteuil dressent un bilan de santé alarmiste sur le pays de Paul Biya. Mais, au-delà d'un dossier fortuit en apparence, cette publication inhibe mal une parution rancunière et vindicative. C'est l'avis du sociologue, Aimé Parfait Pougha.
Le journal Jeune Afrique a-t-il mal dans la fin de son monopole sur l'ensemble du continent africain comme, jadis il occupait, presque seul, le paysage de la presse panafricaine éditée en Europe, au moment des indépendances ? Dans les années 1960, tout en profitant d'une vacuité médiatique spécialisée sur l'Afrique trottinant encore ses premiers pas de souveraineté, c'était l'un des rares journaux s'intéressant à l'actualité de l'Afrique. À l'époque, et jusqu'à la lisière de la décennie 70, ce journal accompagnait quelques pays dans leurs combats contre le néocolonialisme, autant qu'il servait d'adjuvant à la promotion d'une image plutôt positive du continent noir. Depuis, l'Afrique a muri en âge et s'est ouverte à d'autres médias. La mondialisation a véhiculé l'accès à Internet et le continent cinquantenaire est de plus en plus à la pointe de la technologie. De ce fait, l'hebdomadaire créé par Béchir Ben Yahmed a vu son monopole voler en éclat. L'actualité abondante d'une Afrique en action a progressivement rétréci le champ de monopole de ce magazine panafricain. Des titres se sont multipliés en offrant aux lecteurs de plus en plus nombreux, des choix de décryptage et un éventail de menus éditoriaux. À l'inverse, le journal de la Rue d'Auteuil s'est vu pareillement retirer de « parts de marché » au niveau du lectorat et de la recette publicitaire. Toutes choses qui bâtissent usuellement la puissance d'une entreprise de presse. Ce revers n'a pas laissé les promoteurs dudit hebdomadaire panafricain insensibles. La perte de notoriété et, surtout d'un marché de la réclame naguère à sa portée pousse au sursaut d'orgueil. Hélas, de guerre lasse. Auteuil a perdu ses orteils d'airain. La concurrence s'est imposée sur les étals d'un lectorat et d'annonceurs plus assoiffés de médias quantitatifs et qualitatifs. Pour espérer sauver les meubles et protéger son joug depuis lors vacillant, le pionnier des panafricains essaye, tant bien que mal, à rafistoler des dossiers montés de toutes pièces, question de rattraper les parts de terrains perdus.
À travers des dossiers alambiqués qui poussent très souvent à avaler de travers, c'est le contenu éditorial qui prend un coup, tant ses allégations sont du reste plus superfétatoires que factuelles. Certaines informations ne sont plus à prendre très au sérieux. Le but de certains dossiers incendiaires étant moins d'informer que de mettre, voire de maintenir la pression, pour justifier leur présence dans une arène médiatique qui n'est plus sous leur contrôle. Dans un tel contexte de vénalité, le chantage devient un galop de rattrapage, et la menace un objet de réhabilitation. Par empirisme, et connaissant bien les pratiques en cours dans cet hebdo à la quête de sa gloire d'antan, le Cameroun, comme d'autres nations tombe sous le coup vindicatif d'une probable insolvabilité.
Aujourd'hui, seuls les néophytes en sont à se demander pourquoi le panafricain de la rue d'Auteuil, a décidé de rompre son idylle avec le Cameroun et son Président ? Hier, pourtant, la bonne gouvernance et la clairvoyance du leader étaient, loin s'en faut, la règle et l'accoutumance des colonnes de l'acteur hebdomadaire contempteur. C'était à l'époque non lointaine où Auteuil et Yaoundé avaient un firmament sans nuage. À l'époque, tous les articles venant de JA étaient pris pour argent comptant, le Cameroun, sous cette aire de grâce, bénéficiait d'une embellie scripturale. Depuis peu, le ciel semble s'être couvert de nimbus. Dès lors, la cupidité des collaborateurs de Ben Yahmed a ressurgi à la suite de quelques parutions contre un pays qui bâtit patiemment son émergence, mais que le journal s'efforce à faire bouillonner sur des braises ardentes, selon une technique de lynchage bien sournoise, et malhabile. Notre propos consiste justement, à dénuder les circonférences de cette sortie revancharde, car à bien psychanalyser les méthodes usitées dans les dédales du magazine de la rue d'Auteuil qui a bénéficié, ainsi que sus-évoqué, d'un diktat et d'une conjoncture de quasi-monopole sur le marché gouvernemental africain et n'arrive pas à se conformer à la concurrence. Et même si le vaste terrain de la presse reste en friche pour accueillir d'autres titres, sur un continent qui bouge, du côté d'Auteuil, on rechigne à partager les moindres bénéfices...
Ce que vaut le Cameroun réel
Dans la réalité et loin des supputations essaimées par une certaine presse, est-il besoin de rafraîchir la mémoire des uns et des autres que le Président Paul Biya est l'artisan des projets structurants cités dans leurs colonnes? Et qu'en dépit de la crise économique mondiale, le Cameroun a tôt fait de prendre des mesures drastiques pour juguler les effets de la récession planétaire, en luttant constamment contre l'inflation, les pénuries, et en gardant stable son taux de croissance entre 2,5 et 3,8 % ? Pour « un lion que l'on dit « endormi », c'est plutôt contradictoire. Dans le chapitre de la lutte contre la corruption, il convient de préciser que celle-ci fait partie du long programme de gouvernance annoncé depuis novembre 1982 sous les leitmotivs de « rigueur et moralisation », des thèmes qui précèdent la lutte sustentée contre la corruption. Au demeurant, l'Opération Epervier ne date pas d'aujourd'hui. Le promoteur du Renouveau la mène depuis son accession à la Magistrature suprême, la CONAC, l'ANIF n'étant que des agrégats d'une longue croisade qui est loin d'être terminée. Sur un autre plan, le Cameroun qui est sorti du monolithisme depuis 1990, présente un tableau démocratique vérifiable. Plus de 200 partis politiques sont enregistrés au Minatd. Une dizaine parmi les plus représentatifs, a siégé à l'Assemblée nationale, tandis qu'une huitaine d formations a participé aux gouvernements d'ouverture progressivement formés par le Président Paul Biya. La liberté d'expression est une autre réalité camerounaise, autant que la liberté de la presse y est très avancée. Plus de 200 titres paraissent régulièrement au Cameroun, avec des titrailles inadmissibles sous d'autres cieux. La censure est censurée. Plus d'une dizaine de télévisions et une centaine de radios privées consolident un univers médiatique galvanisés par les NTIC et la révolution cybernétique. Mais, au Cameroun il n'y a pas que la révolution technologique qui soit prometteuse. La révolution agricole et sa mécanisation sont des atouts d'une puissance agricole démontrée lors du comice agropastorale d'Ebolowa en janvier 2011. Elle est aussi source de croissance et d'émergence. Tout comme elle booste l'auto emploi et l'essor du secteur primaire.
La politique de l'emploi reste au centre des préoccupations capitales du gouvernement. À cet effet, le Président Paul Biya a annoncé lors de son discours du 10 février 2011 adressé à la jeunesse, le recrutement de 25.000 jeunes diplômés à la Fonction publique pour l'année en cours. D'autres recrutement massifs sont en gestation dans le privé à travers les constructions des barrages hydroélectriques de Memve'ele, Mekin, et Lom Pangar additionnés aux trois barrages existants d'Edéa, Song-Loulou et Lagdo portent à six les potentialités énergétiques du Cameroun, et des possibilités de booster le secteur industriel en cours d'exploitation comme les gisements de bauxite, d'or, de diamant et de fer localisés respectivement à Minim Martap, Bétaré Oya et Mbalam. Sans omettre La centrale à gaz naturel et le port en eau profonde de Kribi. Toutes ces réalisations, et les projets structurants projettent un taux de croissance de plu de 5%, et la possible émergence du Cameroun conformément aux OMD de l'ONU, en 2035. N'en déplaisent aux oiseaux de mauvaise le Cameroun va bien a retrouvé la confiance nationale, ainsi que sa crédibilité internationale tel que certifie le succès de l'emprunt obligataire ayant permis au Cameroun, d'engranger pas moins de 200 milliards de FCFA en l'espace de deux semaines. Ce pays qui a brillamment atteint son Point d'achèvement de l'initiative PPTE ne saurait se porter mal, encore moins manquer de perspective.
Au juste, pourquoi le Cameroun, pourtant promis à un avenir aussi radieux est-il sur la liste noire des pays à placer au bûcher sur la Porte d'Auteuil ? Mieux que d'autres versions, cette aversion contre le Renouveau tient ses raisons dans des affaires qui mêlent à la fois agents et argent. C'est une pratique en vogue dans la maison. Selon des indiscrétions, au mois de janvier 2011, Christine Duclos, directrice adjointe de Difcom s'est rendu au Cameroun afin de négocier un contrat de Com avec la Primature. Vraisemblablement, le contrat est en cours de négociation, mais la cadence souhaitée par le magazine panafricain traîne. Il faut donc y mettre de la pression, quitte à passer à l'oppression. Pourvu que ça paie. La technique est bien connue des pratiques routinières dans un journal qui ne trace pas de confins expressifs entre le reportage et le publi-reportage, de même qu'entre l'enquête journalistique et la quête publicitaire.
Tel est pris, qui croyait prendre...
Dans ce contexte, les articles de bonnes factures s'accompagnent de lourdes factures. Ceux qui s'inscrivent sur la liste de l'insolvabilité s'en trouvent foudroyés. Tel est le cas du Cameroun, victime de son insolvabilité. Du coup, le lynchage se met en branle. Cette lapidation médiatique dénote d'un règlement de compte ne relevant pas sur les données objectives d'une enquête journalistique factuelle et impartiale. Mais d'un sacrifice sur l'autel du journalisme business où une rupture de contrat pour surenchère permanente, provoque corrélativement l'ire de la rédaction centrale où trône paradoxalement un ami du Cameroun, et dont les habitudes dans ce pays en font un coutumier. En temps normal, ce témoin idéal des avancées du navire Cameroun aurait joué les sapeurs pompiers pour défendre la vérité, et l'étanchéité d'une barque bien à flot. Mais la règle, et les usages mercantilistes de la maison provoquent des cécités subites, quitte à se noyer dans des parjures qu'interdit la plus élémentaire des décences : ne pas travestir la vérité. La réalité est mille fois bafouée à Auteuil, au point où nous en venons à regretter l'ère Béchir Ben Yahmed, et très souvent à regretter les basics ainsi que les canons journalistiques qui caractérisaient autrefois cet organe dont la déontologie épousait, jadis la cause de tout un continent. Aujourd'hui, l'hebdomadaire panafricain s'est mué en outil de propagande qui n'accepte ni la concurrence, ni le refus d'adhérer à ses idées mercantiles, au détriment de l'éthique.
Le Cameroun n'est pas le seul pays à subir la lapidation vindicative de la même rédaction. Selon des révélations de La Lettre du Continent du 13 janvier 2011, le groupe Jeune Afrique a édité, via sa régie publicitaire Difcom dirigée par Danièle Ben Yahmed, un bon de commande à l'attention de la présidence de la République gabonaise pour la réalisation d'un guide "Ecofinance" sur le Gabon. Montant de la commande : 295 000 €. C'était le 12 août 2010. Mais, selon la même Lettre confidentielle, depuis cette date, il n'y a aucun retour du côté gabonais. Le directeur exécutif de la rédaction de panafricain, Marwane Ben Yahmed, a donc enfilé sa casquette de VRP. Il est monté au créneau pour rappeler poliment à la ministre gabonaise de la communication, Laure Olga Gondjout, la "longue collaboration" entre Jeune Afrique et l'ancien président Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009... Que dire de la posture des héritiers de Béchir Ben Yahmed, lorsqu'ils se dressent en donneurs de leçons, alors qu'ils ont passé le temps à cirer les pompes du Roi du Maroc, de même que celles de l'ancien président tunisien, Ben Ali du temps de sa superbe au palais présidentiel de Carthage. En Tunisie, toujours, certains lecteurs ont été étonnés de constater la célérité avec laquelle nos précepteurs ont changé de camps dès la première minute de disgrâce du le régime Ben Ali. Un virage à 90° qui a valu leur mea-culpa et des balbutiements ostensibles dans le genre « on n'avait pas le choix ! Les pauvres malheureux se sont vus interdire la diffusion du journal quelques fois ». Bien entendu, personne ne parle des contrats signés avec l'ATCE (Agence tunisienne de la communication extérieure). Nos donneurs de leçon sur la sempiternelle matière qu'est l'éthique journalistique avaient également ciré les pompes de Hosni Moubarak et dont les articles en archives, ont été retirés sur le site Internet du magazine depuis les évènements faisant suite à la révolution qui a secoué le Maghreb et les rives du Canal de Suez.
Retour sur les berges du Wouri, et après constat d'autant d'impureté déontologique, que peut révéler cette pseudo enquête sur la santé du Cameroun, lorsque dans ses pratiques usuelles, le magazine s'évertue à tresser des louanges à ses bailleurs de fonds et à les déstabiliser lorsqu'ils ne répondent plus à ses critères financiers ? Heureusement qu'en Afrique, on a compris que le bon panafricain ne se limite pas à Paris. Et Paris, c'est pas qu'Auteuil. Correspondance particulière du Dr. Aimé Parfait Pougha, Sociologue