Emploi des séniors en Bretagne - Dialogue des générations interrompu- Comment font-ils pour ne pas voir ce qui cloche?

Par Teaki

Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Mon intervention portera plus particulièrement sur les programmes 312 et 331 ayant pour objectif d’accompagner tous les publics, d’assurer l’égalité femme-homme et de former tout au long de la vie.

« Il n'est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être »  George Elliot, romancière britannique de son vrai nom Mary Ann James qui prit un prénom masculin pour que son œuvre soit prise au sérieux. 

Au-delà du défi correspondant à l’égalité femme-homme, un autre défi urgent demande toute notre énergie dans le cadre de la formation tout au long de la vie : l’accompagnement des séniors.

Avec un taux d’emploi des 55-64 ans de seulement 34% en Bretagne contre 39% en France, les séniors sont davantage exposés dans notre région que dans les autres pays européens comme l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, qui sont respectivement à 44, 56, 57,5% . L’objectif européen de Lisbonne est de 50% de taux d’emploi des 55-64 ans. Nous en sommes loin.

Vous rappelez que le taux de chômage des plus de 50 ans a augmenté en Bretagne de près de 19% l'an dernier.

La situation est donc grave.

Or, je ne vois aucune mesure spécifique de la Région pour endiguer le chomage des seniors.

Pourtant, vous le savez, ce sont les deux extrémités de la pyramide des âges qui sont le plus touchées par le chômage, les jeunes et les seniors. Si vous faites des jeunes une priorité, qu'en est-il des seniors?

Au vu de notre vénérable assemblée et dans l'absolu, il me semble pourtant qu'à plus de 55 ans, nous avons encore beaucoup à apporter à la société.

L’expérience des séniors est notre richesse. Elle doit être valorisée et surtout partagée. Nos seniors veulent transmettre leur savoir-faire, leurs méthodes, leurs réseaux.  C'est vital pour le renouvellement de la population active bretonne.

Or, comme vous le savez, après un licenciement ou lors d’une reconversion professionnelle, les séniors sont plus éloignés des cursus de formation et ont un besoin plus grand en matière d’information et d’orientation. Entamer une autre vie professionnelle mérite un accompagnement plus approfondi au travers du bilan professionnel par exemple.

Répondons à ce défi majeur.

Nous, acteurs publics, collectivités territoriales, nous devons agir dans nos domaines de compétences. La région Bretagne a dans le domaine de la formation, une qualification, un savoir-faire et toute autorité.

J’avais proposé un amendement demandant qu’un dispositif régional spécifique soit mis en place en faveur des séniors sortis de l’emploi.

Il ne s’agit pas de créer une nouvelle structure mais bien au contraire de travailler en complémentarité avec les structures existantes, les Maisons de la Formation Professionnelle, les Missions Locales … afin d’intégrer les séniors dans ces dispositifs, à la fois comme bénéficiaires mais également comme formateurs. Rétablissons le lien entre les seniors et les jeunes, permettons un  échange entre générations autour du tutorat.

Pour argumenter le rejet de mon amendement, il m'a été opposé les discussions de la semaine prochaine avec l’Etat dans le cadre du Contrat de Plan Régional de Développement des Formations.

C'est bien mais ce n'est pas suffisant.

Faut-il croire que la Région Bretagne soit à la remorque de l'État sur cet enjeu des seniors?

Notre Assemblée a les moyens d'une véritable politique spécifique et innovante envers les séniors. Encore faut-il qu'elle en ait la volonté.

Je suis sûre, Monsieur le Président, que vous vous montrerez, comme nous, vigilants à ce sujet qui est, j'insiste, crucial pour la Bretagne.

Je vous remercie