Jean Racine, Andromaque

Par Grazyel

J’ai toujours eu du mal à commenter les pièces classiques, l’an dernier, je me souviens même avoir esquivé un article sur Phèdre tellement je ne savais pas comment en parler (alors que j’avais apprécié ma lecture). Aujourd’hui, je vais tenter de remédier à ma peur de parler du théâtre classique et dire ce que je pense d’Andromaque (sans entrer dans une explication intéressante, tout sera subjectif sur cet article...).
Résumé : Dans un monde traumatisé par la Guerre de Troie et ses séquelles, Andromaque, la survivante, voudrait se vouer à son deuil. Mais elle et son fils ne sont que des proies pour des jeunes gens qu'emportent leurs passions, le désir, l'envie, la jalousie.
Déjà, trois raisons m’ont motivé à lire cette pièce ce soir : premièrement, je vais bientôt la voir jouer par une troupe amateur, du coup, je me suis dit que la découvrir ne serait pas si mal ; deuxièmement, ça me fait avancer dans le baby challenge théâtre de Livraddict ; et troisièmement, j’ai toujours adorer l’antiquité, et même si ici, elle est traitée par un dramaturge plus tardif, et bien, j’ai trouvé ça intéressant de retrouver Andromaque et son histoire après la mort de son époux, Hector.
Pour ceux qui ne se souviennent plus tellement de l’histoire, si je ne fais pas d’erreur, je vais la résumer ainsi : Hector, fils de Priam (roi de Troie durant la guerre), perd la vie lors d’un combat qui l’oppose à Achille après avoir  tué - par erreur - Patrocle (qui est, il me semble, l’amant d’Achille, contrairement à ce qui dit le film). Il s’agit donc de la colère d’Achille. Suite à tout cela, et après d’autres péripéties, Troie est mise à feu et à sang et Andromaque fuit avec son fils hors des remparts de la ville.
Ce que je ne savais pas, c’était ce qu’il arrivait à la femme d’Hector.
Dans la tragédie de Racine, elle est retenue prisonnière par Pyrrhus, fils d’Achille, qui est amoureux d’elle et la menace de tuer son fils si elle ne l’épouse pas. A côté de ça, on retrouve Hermione, amoureuse et promise de Pyrrhus, et Oreste, amoureux d’Hermione ('badaboum', bienvenue dans un quatuor d’amoureux tragiques perdant la raison \o/).
L’intrigue de la pièce s’installe donc ainsi dès le premier acte. Et moi, je me dis, comme la plupart des gens qui ont pu la lire ou la voir jouer depuis sa création « mais qu’est-ce qu’il va se passer ? Qui va mourir ? ». Je dois dire qu’en plus du fait que les innombrables péripéties nous tiennent en haleine, le « style » de Racine est captivant et pas aussi lourd que ce que j’aurais pu croire quand j’avais 15 ans. Les mots sont bien choisis, les vers coulent avec simplicité à la lecture et même s’il on ne va pas jusqu’à pleurer et bien, j’ai trouvé que c’était sublime.
C’est la deuxième fois que je lis une pièce de Racine, et c’est la deuxième fois que je ne m’ennuie à aucun moment, que ma lecture me plaît et que je ne vois pas les pages passer. Au contraire, je lis en une fois et reste un peu sur ma fin quand arrive le dernier mot. D’ailleurs, il faudrait sans doute que je relise la tragédie à tête reposée pour mieux apprécier les dernières paroles que prononce Pylade.
En somme, sans balancer des éloges à tout va, je dirais que j’ai lu une grande pièce et que j’espère, dans le futur, pouvoir en apprécier un peu plus la portée (l’étudier à la fac serait un véritable plaisir !). De plus, je parlerai sans doute prochainement de la représentation que je vais voir début mars de la pièce !

Verdict : 8.5/10 ; baby-challenge Théâtre : 7ème/20


(fiche Livraddict)