Financement de la dépendance : La difficile équation

Publié le 22 février 2011 par Damienamselem


Pour finir sur ces questions de pouvoir d'achat, je rappellerai à titre anecdotique, quelque chose qu'on ne relève que trop peu souvent dans les médias : On pose en effet toujours cette question de l'indécence du montant des bonus des traders, mais on oublie que c'est l'arbre qui cache la forêt, ou bien une sorte d'épouvantail fort pratique pour détourner l'attention ailleurs : BNP Paribas : 7,8 milliards d'euros de bénéfices, en hausse de 34% par rapport à 2009…

Ne pas écarter la piste d'un financement privé?

[ Je reviendrai dans un article ultérieur sur les dangers qu'il y a à opter pour l'option du “tout privé” même encadré par les pouvoirs publics :  Au minimum il faudrait à mon sens une articulation assurance maladie  (via donc la création d'une cinquième branche de l'assurance maladie)/ assurance complémentaire dépendance : Mais comme ce scénario est déjà source d'inégalités  - comme on le voit avec l'articulation assurance maladie / complémentaire santé, qui ne résiste pas au désengagement de l'Etat et aux appétits gourmands de certains professionnels et prestataires de santé : il faudra absolument assortir ce système de mécanismes de correction des inégalités.]

Pour revenir à la question de la Dépendance, le quotidien Les échos a consacré plusieurs articles à cette question au cours des dernières semaine notamment un vibrant plaidoyer en faveur d'une privatisation du système (http://informationcomplementairesante.20minutes-blogs.fr/archive/2011/02/10/assurance-dependance-ou-cinquieme-risque.html), et aussi un autre article qui tombait pour ainsi dire à point nommé dans l'actualité politique, alors que le Chef de l'État dans son adresse au Conseil économiqueueue social et environnemental, amenait les groupes de travail à « ne pas écarter la piste d'un financement privé », Vittoria de Bagnolo écrivait en effet un  « Dossier » intitulé « les clefs pour bien s'assurer contre la perte d'autonomie », un texte qui ressemblait presque mot pour mot à de la prose assurantielle, à croire qu'une muse de l'assurance lui soufflait le texte à son oreille.
Je vous cite un exemple :
« Si vous avez une capacité d'épargne suffisante, il n'est pas toujours utile de souscrire un contrat dépendance. Vos économies peuvent suffire. Dans le cas contraire, en revanche, c'est une bonne solution ».  Mais passées les moqueries, son « dossier » était au demeurant fort intéressant pour saisir la nature du problème.

Une assurance dépendance qui impose des critères de sélection à l'entrée.

Et oui, les assureurs ne sont pas des philanthropes, sauf quand ils y sont obligés ou incités par l'État : Dans le cas d'antécédents trop lourds, l'adhésion peut être subordonnée à l'application d'une surprime, ou bien est tout simplement refusée. On imagine que dans le cas ou le principe d'une assurance privée universelle est adopté, cette possibilité de sélection sera supprimée, de même que l'application d'une surprime : le contraire irait clairement à l'encontre du principe de solidarité : C'est d'ailleurs tout l'enjeu de la création d'un cinquième risque. Comme d'habitude les contrats collectifs bénéficient d'un régime plus avantageux en ce qui concerne la sélection et la surprime,  même s'ils sont encore rares : .

Le principe des contrats dépendance actuels est le suivant : Le versement d'une rente est garantie dans le cas d'une perte d'autonomie, mais si le risque ne se réalise pas - donc que l'individu ne se retrouve pas en situation de perte d'autonomie - l'investissement est perdu… Et le souscripteur ou ses ayants droits ne reverront jamais plus la couleur de l'argent versé.
Pour compenser, les assureurs proposent diverses prestations d'assistances qui prennent effet dès l'adhésion, mais qui semble-t-il ne sont cependant pas à la hauteur de l'investissement consenti par le souscripteur.

http://www.lefigaro.fr/marches/2011/02/21/04003-20110221ARTFIG00629-les-dividendes-du-cac-40-battent-des-records.php