Le Wisconsin voit rouge

Publié le 22 février 2011 par Jplegrand

Vent de colère aussi aux Etats-Unis

La colère gronde dans le Wisconsin. Depuis une semaine, ce gros état industriel des USA est en  révolte contre son gouverneur, le républicain Scott Walker. En cause, la réduction des prestations sociales d'une grande partie des fonctionnaires, via l'augmentation de leurs cotisations retraite et santé, de 8 % en moyenne. Scott Walker entend ainsi combler le déficit budgétaire estimé à 137 millions de dollars.

C'est purement et simplement l'annulation de  50 ans d'acquis sociaux  !

Depuis une semaine, des milliers de manifestants se retrouvent donc tous les jours devant le Congrès de Madison, la capitale de l'État. Rien que samedi, ils étaient 70 000.

Les événements du Wisconsin sont un signe clair que les Etats-Unis sont entrés dans une nouvelle période de soulèvement social. La classe travailleuse est poussée à mener la lutte par la crise objective du capitalisme et par la détermination de la classe dirigeante à défendre sa richesse au moyen d’une attaque impitoyable contre tous les droits des travailleurs – le droit à un emploi, à un salaire décent, à l’éducation, aux soins de santé et à une retraite sûre.

Une nouvelle perspective politique est nécessaire pour faire avancer ces luttes. Les bureaucraties syndicales des Etats-Unis craignent surtout que le paiement des cotisations syndicales retenues sur les salaires soient détournées pour participer au paiement de la dette des Etats. Incontestablement les organisations syndicales se verraient ainsi privées  de leur ressources financières. En pratiquant de la sorte  beaucoup d'organisations syndicales sont inféodées au système politique  via le Parti Démocrate et ne garantissent aucune indépendance pour les travailleurs . Ainsi au Wisconsin, les responsables syndicaux disent qu’ils reconnaissent la nécessité des coupes mais ne veulent pas renoncer à leur place à la table de négociation. En fait, leur principal objectif est de préserver leur base financière qui repose sur le système de retenue de la cotisation syndicale à la source.

Comme en France cependant, la classe ouvrière a besoin de bâtir son indépendance politique et son autonomie d'action, même si en France les traditions syndicales et politiques sont différentes. Aux Etats-Unis la subordination des syndicats au Parti Démocrate est un réel problème car elle entraîne les travailleurs des Etats-Unis à une collaboration de classe qui a conduit jusqu'ici les grandes luttes à l'échec. La question est donc posée de l'organisation autonome des travailleurs aux Etats-Unis  comme dans le monde entier. Incontestablement, le vent des luttes populaires et ouvrières commence à se lever y compris dans la patrie de Lincoln. Ceux qui avaient prédit la fin de la lutte des classes en voulant tromper les travailleurs ont le démenti cinglant de la réalité !