- Une capacité de production déjà bien établie
En 2010, le rythme de raccordement a connu une ascension spectaculaire (+235% par rapport à 2009). Ce sont les 719 MW raccordés dans les régions métropolitaines qui ont permis de tripler la production d’énergie solaire en comparaison à l’année 2009. 151 654 installations ont été mises en place sur le territoire français atteignant ainsi une puissance raccordée de 1000 MW environ.
Malgré le moratoire du 9 décembre 2010, la tendance est toujours au beau fixe avec une augmentation prévisionnelle de l’ordre de 2500 MW d’ici 2012. Pas de quoi s’inquiéter donc en ce qui concerne les objectifs gouvernementaux prévus lors du Grenelle 2 soit 5400 MW en 2020. En effet, les projets préservés par le décret du moratoire représentent environ 3400 MW.
Le premier ministre a bien entendu précisé que la moyenne de la puissance raccordée sera de l’ordre de 2000 MW, les projets soumis au décret suspensif n’étant pas tous susceptibles de voir le jour. Il rajoute à cela les 500 MW que le Gouvernement a fixés le 23 août 2010 pour obtenir une augmentation prévisionnelle de production de 2500 MW.
Les perspectives de développement sont donc prometteuses pour les deux ans à venir si l’on évalue le rythme d’installation moyen à l’année qui sera compris entre 1000 et 1500 MW.
- L’arrivée tant attendue du cadre de régulation
Le communiqué de Matignon a fait ses premières révélations concernant le contenu du dispositif de régulation qui comportera :
• Des tarifs d’achat ajustables trimestriellement selon les volumes de projets présentés, système de régulation qui sera automatisé pour assurer la meilleure fiabilité possible,
• Des appels d’offre pour toute installation sur toiture d’une puissance supérieure à 100 kW et pour les fermes photovoltaïques.
Au regard des particuliers et des petites installations, rien de neuf : ils seront soumis à un régime de tarif de rachat, les intérêts n’étant pas les mêmes pour eux que pour une grande installation. Le communiqué de Matignon précise que « le tarif initial sera fixé à environ 20 % en dessous du tarif en vigueur au 1er septembre 2010 ».
D’après les déclarations du Gouvernement, ce nouveau cadre de soutien a été élaboré dans le but d’obtenir « un équilibre entre la hausse du coût pour les consommateurs d’électricité et l’émergence d’une véritable filière industrielle, encore peu développée en France ». L’effort des constructeurs de photovoltaïque va également devoir se concentrer sur la performance environnementale des panneaux. Ils devront notamment prendre en compte l’analyse du cycle de vie des produits, l’étape conflictuelle étant la notion de recyclage et de revalorisation due au lithium.
Le nouveau dispositif de régulation élaboré suite au rapport Charpin/Trink entrera en vigueur le 10 mars prochain, date de clôture du moratoire.
- Avis de Sequovia
Après 3 mois de préjudices économiques pour de nombreux acteurs de la filière photovoltaïque et un Conseil d’Etat des plus rigides quant à la suspension du moratoire, la lumière pointe enfin le bout de son nez. Il faudra toutefois attendre le 9 mars pour connaître les prochaines conditions tarifaires. Il s’agit maintenant d’espérer que les nouvelles politiques d’incitation ne soient pas trop faibles afin de ne pas enclencher la marche arrière pour le photovoltaïque français et risquer de stopper un début de transition entre nucléaire et énergies renouvelables.