Un obus écrasé sur ma conscience

Publié le 24 février 2011 par Achigan
Enfin le silence. Il ne reste que le tintements de quelques gouttes dans les tuyaux, derrière les murs.On a déserté. Je suis seul dans ma coquille de vide blanc pré-finie. Le rêve me reprend. La circulation dans mes veines s'anime, sort de l'arrêt forcé. Une respiration saccadée, mes mains agrippent inutilement le rebord d'une table basse pour m'accrocher, mais je tombe, c'est sans remède. Je n'entends plus rien que mon âme qui se fracasse. Y'a que moi pour entendre. 
Et un obus s'écrase sur ma conscience.
J'aimerais pouvoir rêver, mais les rêves que je fais me font peur. Ils sont ce que je crains le plus. Et ils se répètent comme des coups de marteaux assenés sur des fers qui me tiendraient prisonnier, au milieu d'une fosse, à dévorer. Il n'y a plus d'exil possible dans ma rêverie. Je reste éveillé. Je resterai là, au milieu de cette coque blanche qui n'a jamais su naviguer et qui ne saura jamais naviguer. Pris dans l'étau, entre ne pas savoir penser et ne pas pouvoir rêver.
Du bout des doigts tremblants, je glisse sur un rayon de lumière qui se retire tranquillement de la chambre. Il passe à travers la mauvais tenture. Il s'en fiche. Je suis aussi oublié du jour. Bientôt, la pénombre m'ouvrira ses bras, me lancera un sourire immense, qui fendillera aux commissures. Et je tremblerai plus encore de ne plus pouvoir dormir.