Contre-pouvoirs

Publié le 26 février 2011 par Jfa

On sait que la démocratie ne vit, ne survit et ne se développe que pas les contre-pouvoirs qu’elle se donne.

On a vu que les professionnels de la Justice se sont massivement levés contre les perpétuelles tentatives d’instrumentalisation dont ils étaient l’objet de la part de l’exécutif.

On sait qu’en ce qui concerne la presse, la plupart des médias appartiennent à des amis du pouvoir, Nice-Matin, chez nous n’étant qu’une des innombrables illustrations de cette sujétion. La décision de notre Président, dès son élection, de nommer les directeurs et PDG des médias publics n’a certainement pas accru leur indépendance, d’autant plus qu’on assiste depuis au placement des “copains” et autres affidiés (pour ne pas parler de domestiques) à tous les niveaux hiérarchiques.

On a vu, tout dernièrement, comment la CE a empêché N. Sarkozy de nommer un représentant de l’état dans plusieurs commissions indépendantes, dont celle des télécommunications.
Et cela continue. Il y avait, en France cinq instances médiatrices chargés de réguler les liens sociaux vertical et horizontal: le Médiateur de la République, le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité, la Halde, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, assurant donc cinq fonctions indépendantes.

Un certain nombre de ces médiateurs s’étaient fait remarquer par une réelle indépendance, n’hésitant pas à critiquer certains comportements gouvernementaux ou certains états de fait: “Dominique Versini l’a dit et répété, elle a payé ses coups de gueule, par exemple sur la présence d’enfants dans les centres de rétention administrative où sont enfermés les étrangers en instance d’expulsion. Par leurs critiques, les autres AAI aussi ont pu déplaire aux pouvoirs politique et économique : la Halde, en se prononçant contre les tests ADN pour les candidats au regroupement familial prévus par la loi sur l’immigration défendue par Brice Hortefeux en novembre 2007, ou en épinglant publiquement des grandes entreprises comme BNP Paribas ou Airbus pour des pratiques discriminatoires ; le contrôleur des lieux de privation de liberté en pointant, dans chacun de ses rapports, les conditions de détention ; la CNDS, enfin, en dénonçant des pratiques policières abusives”. Libération.

Ces 5 fonctions vont être maintenant fondues en une seule, celle du Défenseur des Droits, directement nommé par le Président de la République, le Parlement n’ayant qu’un droit de véto… Un défenseur surchargé, le petit doigt sur la couture du pantalon..!

- “Valeurs”, Libération.