La fille qui avait moins de 200 amis sur Facebook (et donc une vie de merde)

Par La Chose

Hier, j’ai perdu un copain.
Enfin, quand je dis que je l’ai perdu, je veux pas dire qu’il est mort, hein. Non.
Simplement, je pense que je n’aurai plus jamais de ses nouvelles.
C’est bête, parce que moi je croyais bien faire en l’appelant au téléphone pour lui en demander, justement, des nouvelles :

- Salut, Jean-Kévin, ça fait une paye! Alors, ça biche?
- …..
- Ben quoi?
- T’as pas checké mon statut Facebook?
- Ben…non…je trouvais que c’était plus sympa de t’appeler…Tu sais, moi, Twitter, Facebook, tout ça…à part pour poster des photos de Boris Boillon en slip de bain et des jeux de mots vaseux sur les glands du chêne de Michèle Alliot-marie…
- T’as pas checké mon statut Facebook et tu te prétends mon AMIE?
- Mais…Jean-Kévin…
- (Clic!) (Tût…tût…tût…)

Bon, évidemment, je suis allée voir de quoi il me causait, tu penses. Et là j’ai compris pourquoi il était un tout petit peu sur les nerfs.

En même temps, je me suis dit que c’était flippant, quelque part. Tu imagines, si ma copine Purge (qui est tellement enceinte qu’elle ressemble à une otarie souffrant d’un dysfonctionnement thyroïdien) se contentait d’annoncer la naissance de son môme sur Facebook et sur Twitter, sans passer par les cases « faire-part » et « téléphone »? Jamais je saurais qu’elle a pondu, vu que je vais regarder son mur à peu près une fois l’an. Du coup je passerais encore pour la salope de service et puis je pourrais jamais écrire de billet sponsorisé pour me faire plein de fric sur ton dos.
Oui, parce qu’une blogueuse ultra-populaire se doit d’avoir un compte Facebook hyper approvisionné. A moins de 300 amis / fans / concombres, une blogueuse n’est rien, à peine une sous-merde même pas digne d’être citée par un journaliste de troisième zone dans les colonnes de la Gazette du Marais Poitevin (alors le Grand Journal ou les Inrocks, tu penses si tu peux te toucher).

Pour remédier à ce manque d’amis / groupies / courges / lèche-cul, j’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes.
A partir d’aujourd’hui,  moi aussi je vais vivre l’intégralité de mon existence par procuration sur des réseaux sociaux ultra-branchouilles. Tu sauras tout, absolument TOUT, de mes hémorroïdes aux larmes que j’aurai versées en regardant Mission Cobra pour la quinzième fois en passant par mes préférences en matière de gratin de macaronis ou la dernière feuille de papier toilette que j’aurai utilisée.
D’ailleurs je commence tout de suite.



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