Les mousquetaires de la précarité...

Publié le 27 janvier 2008 par La Fille Aux Chaussures

  Alors que je travaillais cet après-midi sur un PASSIONNANT thème, celui de la "sincérité artistique"(j'ai des week-ends passionnants, que voulez-vous), j'ai entendu (oui, je travaille avec la télévision/la radio en fond sonore. Oui, je sais que ce n'est pas bien! Eh, mais ça va, vous n'allez pas jouer les mères-la-morale?! Vous voulez me pourrir mon dimanche soir, ou quoi?!) une jeune femme dont les propos m'ont interpellée.
"Miss pas touche" a 27 ans et est caissière depuis plusieurs années (sept très exactement). "J'ai commencé ce boulot d'abord parce que je voulais avoir un peu d'indépendance, puis pour financer mes études. Et aujourd'hui, faute d'avoir un emploi dont je rêve, je continue ce petit boulot, parce que malgré tout, "c'est pas si pire" comme on dit."
A travers son blog de caissière, elle nous livre "par épisodes ou feuilletons certaines anecdotes et autres faces cachées du petit monde de la caisse.
"caissière no futur" c'est le quotidien de ce métier si répandu et pourtant si méconnu.Des caissières, on en voit à chaque fois qu'on va faire ses courses.
Ces espèces d'automates qui passent les articles aussi vite que possible pour que le client n'attende pas trop. Le sourire plus ou moins figé, quelques paroles et banalités échangées...
".
Mais, ce qui m'a le plus parlé, c'est que cette jeune femme soit diplômée d'un Bac+5, un DEA en Lettres modernes plus exactement. Est-ce qu'un pays qui propose à ses jeunes ultra-diplômés comme seule sortie professionnelle possible des postes de manutentionnaires (sans péjoration aucune) est un pays qui va bien?
Je suis d'autant plus dans le droit de le dire que, bien qu'ayant un Bac+8, également en Lettres modernes, je n'ai eu comme autre choix que celui de revenir vivre chez ma mère et de multiplier les jobs ; au choix : surveillante de cantine et d'études, pigiste pour un journal régional, prof de français à domicile et j'en passe... Et ce, malgré une année ERASMUS passée à l'Université de Rome (alors que l'on vante les vertus de la mobilité...) et un stage de fin d'études à l'Ambassade de France Près le Saint-Siège...
Croyez-moi que cette situation m'empêche de dormir plus d'une nuit et me rende quelque peu aigrie...
Je sais bien que les gens "cultivés" sont devenus les nouveaux parias d'une société qui ne prône plus que la toute puissance du fric, mais un pays qui ne tiens plus compte de l'élite, est-il un pays ayant encore un avenir?
Et pour revenir au blog "Les Tribulations d'une caissière", réfléchissons tous à notre comportement face aux personnes - comme les caissières - qui font parties de notre quotidien ; elles sont d'ailleurs tellement dans notre environnement, que nous n'y faisons plus attention (imagine-t-on la boulangère ailleurs qu'au milieu de ses baguettes?).
Je ne veux pas me faire meilleure que je ne le suis et j'avoue que moi aussi, je ne suis pas forcément très aimable lors de mes passages en caisse. Cela pour plusieurs raisons mais les caissières (puisque ce sont d'elles dont nous parlons) n'ont pas à payer les conséquences de nos mauvaises journées. "Des caissières, on en voit à chaque fois qu'on va faire ses courses. Ces espèces d'automates qui passent les articles aussi vite que possible pour que le client n'attende pas trop.
Le sourire plus ou moins figé, quelques paroles et banalités échangées...
"
Un petit sourire de temps en temps, cela ne fait de mal à personne... Pensons-y tous la prochaine fois... ;)