Martine Aubry :« Socialisme, gauchisme altermondialiste, écologisme scientiste, moralisme "à deux balles" et obscurantisme ! » [SUITE]

Publié le 28 février 2011 par Raoul Sabas

Le 24 février 2011

Objet : 

Martine Aubry : « Socialisme, gauchisme altermondialiste, écologisme scientiste, moralisme "à deux balles" et obscurantisme ! » [SUITE]

Madame Martine Aubry

Parti socialiste

10, rue de Solferino

75007 PARIS

Fax : 01 47 05 15 78

[A l’attention d’Arnaud Montebourg, Annick Lepetit, Benoît Hamon, Bertrand Delanoë, Bruno Julliard, Claude Dilain, Dominique Strauss-Kahn, Elisabeth Guigou, François Hollande, François Patriat, François Rebsamen, Harlem Désir, Henri Emmanuelli, Karim Zéribi, Jack Lang, Jean Glavany, Jean-Marc Ayrault, Jean-Marie Le Guen, Jean-Pierre Chevènement, Julien Dray, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Malek Boutih, Manuel Valls, Michel Rocard, Michel Sapin, Olivier Duhamel, Pierre Moscovici, Robert Badinter, Ségolène Royal, Stéphane Le Foll et Vincent Peillon]

Madame,

Vos propos de Dakar sont précisément l’illustration concrète des mensonges, des « croyances au miracle » et des condamnations moralisatrices partisanes fondées sur votre « moralisme à deux balles ».

Les expressions suivantes tirées de vos propos, à savoir « poser les base d’un autre monde », « construire un autre monde », « un autre monde est possible » relèvent en effet de la Foi et non de la Raison, sinon comment se fait-il que, de deux siècles plus tard, le monde soit toujours à la recherche de la liberté et de l’égalité promises par les « x » révolutions survenues ici et là sur la planète depuis 1789, sans compter les innombrables déclarations d’intention quasi quotidiennes ? !

En réalité, n’en déplaise à tous les « croyants au miracle », cet « autre monde », à savoir ce monde devenu miraculeusement parfait avec des humains imparfaits – cherchez l’erreur ou le mensonge! – est toujours renvoyé à DEMAIN et seulement à DEMAIN, à la saint Glinglin, ainsi que les siècles et les millénaires à venir en témoigneront pour nos plus ou moins lointains descendants, par ailleurs toujours aussi portés que nous à « croire aux miracles », puisque notre nature humaine est inchangeable !

C’est en effet le grand avantage de LA Vérité éternelle absolue d’avoir tout le temps devant elle pour établir définitivement la réalité des mensonges et des « croyances au miracle » du monde, parmi lesquels je me borne à citer ce propos, fruit obscurantiste de votre prédécesseur, parlant de « cette gauche qui veut changer le monde et qui sait comment le changer  » (Sic !) [LCI, François Hollande, 21 novembre 2004]

C’était un an avant les émeutes de novembre 2005, dont on peut mesurer aujourd’hui que les « croyants au miracle » ne sont toujours pas parvenus à transposer l’Idéal dans le quotidien. Toutefois, puisque vous continuez à promettre cette éternelle chimère - à défaut d’y croire vraiment, comme je l’espère pour votre santé mentale ! -, je vous lance le défi suivant ainsi qu’à tous les penseurs, « politiques » et autres faiseurs d’opinion du monde entier, dont j’attends toujours une réponse concrète de la part de ceux qui y ont été précédemment invités :

« Merci de m'indiquer, concrètement, comment éradiquer de manière définitive et universelle les maux sempiternels de l’humanité, à savoir violence de toutes sortes, privilèges, loi du plus fort, exploitation d’êtres humains, corruption, discrimination sous toutes ses formes (pas seulement, en raison de la race et de la nationalité, mais aussi en fonction du genre, de l’orientation sexuelle, de l’âge, du statut social, de la situation de fortune, des opinions (religieuses, politiques et autres), du handicap, de la maladie, de l’apparence et autres défauts physiques, voire de l’habillement, etc.), et de préciser également comment instaurer, tout aussi définitivement et universellement : paix éternelle, liberté idéale, égalité absolue, démocratie parfaite - hormis, évidemment, au moyen de la méthode Coué, devenue la méthode Obama, entre temps, par son seul slogan mensonger : « Yes, we can » ! ! !

D’ici votre solution pour relever mon défi, la gauche en général, altermondialiste ou non, et le Parti socialiste en particulier continueront à tromper et à manipuler l’opinion avec leurs chimères d’ « ordre juste », à propos de quoi j’attends toujours également une quelconque réponse argumentée de Ségolène Royal à la quinzaine de lettres adressée entre le 8 mai 2005 et le 30 avril 2009, dont la synthèse d’une trentaine de pages expédiée en envoi recommandé avec accusé de réception, ainsi qu’en témoigne la signature du 6 avril 2007 apposée sur le récépissé postal.

Toutefois, à défaut de relever concrètement mon défi, et faute d’avoir jusqu’ici un programme cohérent réunissant les différents courants du PS, a fortiori la gauche dans son ensemble, il pourrait vous servir de cadre directeur pour les prochaines primaires et l’élection présidentielle, à condition de faire vôtres ces propos d’un des leaders socialistes m’écrivant, entre autre, dans sa lettre du 23 novembre 2008 :

« Vous soulignez également, dans votre courrier, la nécessité pour le Parti socialiste de renoncer à « ses dogmes », « ses mensonges » et sa « croyance au miracle ». Je peux vous assurer que je partage, pour une bonne part, cette exigence.

Je pense en effet que le Parti socialiste doit s’astreindre, en permanence, à l’obligation de vérité pour retrouver la confiance des Français.

Érodée par trop de promesses non tenues et trop de propositions peu plausibles, notre crédibilité est aujourd’hui trop faible pour convaincre nos concitoyens de la justesse de nos luttes. Ce déficit de crédibilité est aggravé, reconnaissons le, par la déconsidération générale dont souffre l’engagement politique.

Nul n’attendu plus – hormis quelques aveugles – qu’une avant-garde éclairée ne découvre le chemin du bonheur universel. Pour surmonter ce désarroi et ranimer l’espérance, il n’est d’autre choix que ceux du courage et de la lucidité. Le PS doit désormais, en toute circonstance, être inspiré par une « éthique de la responsabilité ». Il ne peut plus garder pour seuls viatiques des certitudes idéologiques qui sont, en réalité, autant d’œillères. C’est en se confrontant à la réalité et non en cultivant des illusions qu’il retrouvera des marges pour l’action. Car, comme l’expliquait déjà Albert Camus, « aussi longtemps que […] la vérité sera acceptée pour ce qu’elle est et telle qu’elle est, il y aura place pour l’espoir ». [Fin de citation]

En voilà au moins un, qui me redonnerait, peut-être, envie de redevenir socialiste, mais d’un socialisme assurément débarrassé de ses mensonges, de ses « croyances au miracle », et de ses leçons de morale aux Autres -  vous en êtes précisément bien loin, ou alors, à défaut de « tous pourris », peut-être pourriez-vous m’éviter d’utiliser l’expression « tous menteurs » ! ! !

A SUIVRE…