R.i.p justin bieber // bleubird n’est pas un bleubite

Publié le 28 février 2011 par Broadcat

Des meufs du canada nous envoies des lettres depuis quelques temps. Comme on trouve ça cool on a décidé de les publier pour que tout le monde en profite. cette fois ci elles sont allées au concert de Bleubird, ont bu des coups au comptoirs avec Jacques et sont rentrées fonfons. Ça avait l’air cool.

Une grippe diabolique a bien failli me faire passer à côté d’un des concerts les plus à la cool de ce début d’année, le one-man-band-show barré et halluciné du génial Bleubird, Jacques de son petit nom.
Première partie assurée par un poulain local du label bordelais Banzaï Lab, Le Fou Du Roi, sorte de slam du terroir sur fond de grosse batterie. Je ne m’étendrai pas sur le fait que je suis plutôt restée sceptique devant un mauvais flow à la limite de la caricature et des punchlines désarmantes du style, ton 06 rime avec saucisse. Profitons-en donc pour aller descendre quelques verres au comptoir.
On pourra y croiser, Jacques, en train de prendre des forces à base de whisky sec. Le mec est cool, drôle même. À ce moment-là, on se dit qu’on est content de pouvoir baragouiner un chouia en anglais pour pouvoir échanger et rigoler avec le gus. On y apprend que Bleubird assume son côté gay et qu’il est plutôt content d’être là et surtout qu’il vient de découvrir l’existence de la fistinière et que comme nous ça le fait bien marrer.
Peu de monde dans la cave voûtée qui nous accueille ce soir mais le public est sympa, mélange harmonieux de gentils poseurs vêtus de l’uniforme du B-Boy moderne et de fan de la première heure. Sur scène, Bleubird et son ordi à pomme, sont tous seuls et occupent pourtant tout l’espace. Le cheveu fou, les tatouages débiles et le petit côté White Trash californien charment instantanément. En français, il nous dit rapidement comme il est content d’être là et sans transition nous balance une instru tarabiscotée dont il a le secret. Après un morceau de chauffe, son charisme devient vite incroyablement efficace, le corps tendu et le flow nasillard, il rentre vite dans une sorte de transe au débit mitraillette. Des instrus distordues, des anecdotes drôles sur les soirées hype à Miami (prononcez mayami), des réflexions sur la vie, tout ça avec ce je ne sais quoi de vivifiant qu’on retrouve aussi avec des rappeurs comme Buck 65 ou Sage Francis. Rien de cucul ici, ça sent la sueur et le malsain, la cave aussi, mais là c’est le cadre qui veut ça.
De grands moments d’hilaritude aussi avec l’évocation, une bonne dizaine de fois quand même, de la fistinière encore, et aussi de Justin Bieber qui sera lui aussi mentionné plus qu’à son tour (peut être parce que ça aussi), le tout ponctué de quelques bonnes insultes en français dans le texte. Mais aussi un moment surréaliste où Bleubird nous offre une vraie rubrique nécrologique people où il scande « R.I.P Ray Charles, R.IP Patrick Swayze, R.I.P Justin Bieber ». Magique.
Une bonne ambi, comme ils disent sur la côte basque, un concert exaltant où on est content de crier quand Bleubird nous y invite sauvagement, de bouger en cadence en faisant des sourires alcoolisés aux copains pour se dire qu’on est content d’être là et pas ailleurs, parce qu’en ce jeudi soir même si certains ont fait le choix des bars, nous on sait que c’est en compagnie de Jacques qu’il fallait être.

Fanny