Notes sur la poésie : John Keats

Par Florence Trocmé

« Un poète est la chose la moins poétique qui soit ; car il n’a pas d’identité – il est constamment forme – et matière d’un autre Corps – le Soleil, la Lune, la Mer, les Hommes et les Femmes, créatures impulsives, sont poétiques et possèdent en eux un attribut permanent – le poète n’en possède aucun ; il n’a aucune identité – il est certainement la moins poétique de toutes les créatures de Dieu. Si donc il n’a pas de moi, et si je suis un poète, qu’y a-t-il de surprenant à ce que je dise que je ne veux plus écrire ? »  
 
John Keats (1795-1821), extrait d’une lettre de Keats à Richard Woodhouse, le 27 octobre 1818, in John Keats, Lettres à Fanny et autres correspondances, réédition 2011 chez Belin (première édition en 1993) ; lettres traduites et présentées par Robert Davreu. 
Merci à Muriel Verhaegen, de la librairie Quartiers Latins à Bruxelles qui a lu ce texte lors de la rencontre avec Antoine Emaz et Florence Trocmé, à la librairie, ce samedi 26 février 2011