indignations

Publié le 01 mars 2011 par Egea

Le lecteur d'égéa saura depuis longtemps que je ne lis pas Houellebecq. Je vais être pire, un nouveau délit à la bien pensance : je n'ai pas lu Stéphane Hessel. Et vous savez quoi (comme disent les limougeots) : je n'ai aucune intention de le lire.

Après ces déclarations liminaires et choquantes (c'est vrai, d'habitude on est pour ou on est contre, moi, je m'en f... : mauvais français, va!), venons en à la question de l'indignation.

1/ Car le lecteur sait, puisqu'il a lu l'excellent R.-Pol Droit que je lui ai conseillé, qu'un des critères du système occidental, c'est justement la capacité de se révolter, et le refus de l'ordre établi. Je me souviens, de mémoire, de cette révoltante acceptation de l'inacceptable qu'il dénonçait chez les non-Occidentaux.

2/ En ce sens, ce qui se passe en ce moment au Maghreb est insurrection ou révolte, peu importe le mot. Mais il est sûr qu'il s'agisse du refus de l'inacceptable. Et malgré toutes les apparences et toutes les craintes, il y a là une forme d'occidentalisation des esprits, une occidentalisation du monde.

3/ La grande surprise de l'Occident et, au premier chef, de l'Europe, tient en fait à ce décalage : elle ne voit pas que se qui se déroule signifie, en fin de compte, son succès symbolique.

Là est peut-être la seule ressemblance avec les révolutions de 1989 : la même victoire symbolique de l'apparemment plus faible.

O. Kempf