Jean Luc Mélenchon est probablement le leader politique qui a exprimé hier l'analyse la plus juste du niveau de gravité de la crise actuellement traversée par la vie politique française.
Le sujet à la mode : comment remobiliser les citoyens ?
La démocratie française a-t-elle sombré dans une atonie où tout ne serait que doute, méfiance, démobilisation ... ?
Nous sommes au quatrième acte d'un démodrame.
Premier acte : la déception démocratique : le second semestre 2007. Le jeune Président élu avec une large marge casse tous ses repères de campagne. En un semestre, juin 2007 à décembre 2007, il devient très impopulaire. Le "bonjour" qui devait rythmer son installation porte tous les éléments d'un "adieu" qui s'approche avec la fin de son mandat.
Second acte : la démocratie sans contact (2008 - 2009) : pas une élection intermédiaire sans une sanction électorale dure mais ... sans suite politique sauf à la marge et encore. La démocratie change de forme. L'opinion perd en considération.
Troisième acte : la crise amplifie la coupure (2010) : le moral des français se dégrade à la vitesse turbo. L'Etat semble impuissant, pire encore indifférent aux véritables préoccupations du quotidien : emploi et pouvoir d'achat. Le pouvoir politique est devenu "l'autre" voire même l'adversaire, celui qui gêne, qui gaspille, qui maltraite.
Quatrième acte : l'élection présidentielle et le demain "tous extrêmes" (2011) ? Tous les indicateurs habituels portent désormais des marqueurs de "démodrame" : un véritable drame démocratique. Les extrêmes éloignés de mesures de gouvernance peuvent approcher les 40 % des suffrages exprimés lors du 1er tour de la présidentielle :
- 20 % (FN) + 7 % (NPA) + 6 % (FdG) + 3 % (LO) = 36 %.
C'est un chiffre qui montre l'ampleur du désastre.
La présidence Sarkozy se termine avec une désintégration démocratique historique.
Terra Nova et la Revue Esprit organisent prochainement une conférence sur ce thème majeur.
Exprimeo a consacré plusieurs de ses récentes publications à ce sujet. Les chiffres d'audience montrent l'attention soutenue par ce thème. Mais il serait temps de passer de l'analyse aux actes.
C'est sur les actes concrets que les présidentiables 2012 sont désormais attendus. Des présidentiables dont Jean Luc Mélenchon qui incarne avec efficacité la colère mais qui devrait désormais passer à l'étape des propositions précises, concrètes, applicables.