Avec Paris-Nice, la saison cycliste redémarre sur une bonne notre tricolore

Publié le 03 mars 2011 par Jeanpaulbrouchon

Depuis un peu plus d’un mois, le peloton cycliste international s’est éparpillé autour du monde à la recherche d’épreuves secondaires avant d’aborder avec Paris-Nice, en fin de semaine, puis Tyrreno-Adriatico, la semaine prochaine, les premières grandes compétitions à étapes de la saison.

Au cours de l’intersaison, le nouveau classement des équipes établi par l’UCI a beaucoup fait craindre pour le cyclisme français. Une seule formation seulement en première division, AG 2R, et cinq dans les rangs inférieurs. Cofidis, Française des Jeux, Europcar, constituée au tout dernier moment par Jean-René Bernaudeau autour de Thomas Voeckler, Saur-Sojasun et Bretagne-Schuller.
Ces cinq formations allaient-elles être contraintes d’être absentes des grandes compétitions ? Heureusement non. Le nombre d’équipes admises au départ des grandes classiques étant passé à 25 augmente le nombre des formations invitées. C’est ainsi que la Française des Jeux et Cofidis seront à Milan-San Remo et au Tour des Flandres où Europcar les rejoindra. La grande perdante dans l’affaire est Saur-Sojasun, la formation mise sur pied avec opiniâtreté et compétence par Stéphane Heulot qui n’est retenue ni pour Paris-Nice ni pour les deux premières grandes classiques de la saison. L’absence de cette formation est non seulement préjudiciable aux coureurs mais encore aux épreuves. Souvenons-nous de la belle prestation l’an dernier de Jérôme Coppel au Critérium du Dauphiné, annonciatrice d’exploits futurs. Qui sait si Coppel dans le Paris-Nice qu’on propose aux coureurs cette année n’aurait pas eu une très grosse carte à jouer. 
Voici maintenant les équipes au pied du mur. Durant l’intersaison, les directeurs sportifs ont choisi avec les coureurs concernés les programmes des uns et des autres. Vont émerger maintenant ceux qui sont prévus pour briller lors du début de saison tandis que ceux qui visent la victoire dans les grands Tours nationaux vont attendre encore un peu pour occuper le devant de la scène.
Les coureurs français décomplexés par leur six victoires d’étapes dans le Tour (du jamais vu depuis treize ans) ont eu un bon début de saison. La France est en tête de l’officieux classement des Nations  (arrêté au 1er mars) avec, depuis la reprise de la compétition, 23 victoires contre 18 à l’Italie. Certes, il ne s’agit pas louanger à tout va et de croire que nos cyclistes seront les meilleurs cette année. Il s’agit de relativiser. Toutes les épreuves n’ont pas le même critère. On ne peut comparer l’Amissa Bongo avec le Het Nieuwsblad. Il s’agit seulement en cette période de l’année de faire le point sur les différentes forces en présence.
Ce classement, du à l’ingénieux et au toujours fiable Daniel Grevesse, nous indique que deux coureurs ont déjà atteint le nombre de six victoires : Andrea Guardini et Matt Goss. Peter Sagan (à surveiller dans Paris-Nice ) est à quatre succès. Quatre coureurs sont à trois victoires dont deux français : Yohann Gene et Romain Feillu. Dix-huit coureurs, dont trois français : Thomas Voeckler, Samuel Dumoulin et David Moncoutié, sont à deux victoires. Par équipes THC Highroad est déjà à 14 succès suivi de Rabobank, 11 succès et trois formations avec 8 succès dont Europcar. La Française des Jeux est à 5 victoires, Cofidis 4, Saur-Sojasun 3 et AG 2R 2 succès. Il s’agit maintenant pour les coureurs français de transformer cet essai à l’occasion de Paris-Nice. 
Paris-Nice ne reste pas figé dans son riche passé historique. Cette année, un contre la montre individuel long de 27 km le sixième jour de course soit deux jours avant l’arrivée, est introduit dans le parcours. C’est la première fois depuis 1968 qu’une telle étape fait partie de l’épreuve. On trouve ainsi dans la liste des partants de solides rouleurs comme Martin et Van Garderen (HTC), Rogers et Wiggins (Sky) ou le très prometteur américain champion du monde de poursuite, Taylor Phinney (BMC).
La course ne restera pas non plus comme souvent dans le passé fidèle à un tracé épousant les contours de la vallée du Rhône. Il y aura d’abord les plaines de la Beauce souvent balayées par le vent, la traversée du Morvan, les nombreuses côtes émaillant la route vers Belleville, aux portes des crus du Beaujolais et Vernoux-en-Vivarais, aux portes de l’Ardèche,  les difficultés du département du Var et de l’arrière pays niçois avant la traditionnelle arrivée sur la promenade des Anglais.
Enfin de grandes villes sont écartées du parcours au profit de villes de très moyenne importance. D’une part, en raison des difficultés économiques actuelles et d’autre part, en raison de la volonté de Christian Prudhomme de retrouver pour le cyclisme une chaleur, un enthousiasme, voire même une ferveur plus facile à conquérir dans les bourgs que dans les grandes villes. C’est ainsi qu’il n’y a dans ce Paris-Nice que deux grandes villes visitées : Aix-en-Provence et Nice pour l’arrivée. Pour le reste, la course fait étape à Houdan (Yvelines, 3200 habitants ), Amilly (Loiret, 12200 habitants), Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or, 6000 habitants ), Belleville (Rhône, 7600 habitants), Vernoux-en-Vivarais (Ardèche, 2000 habitants) et Biot (Alpes-Maritimes, 10000 habitants). Ce parcours est apte à une course de mouvement. Il peut très bien offrir un leader différent chaque jour.
Pour rester sur une note optimiste, faisons état du pronostic de Franck Schleck qui envisage la victoire finale de Sylvain Chavanel. Il y a bien longtemps qu’un coureur étranger n’avait donné comme favori d’une grande épreuve internationale un coureur français.

Jean-Paul