Le poete est voleur de feu

Par Elisabeth Leroy

"Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épouse en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessenses. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit - et le suprême Savant ! Car il arrive à l'inconnu ! Puisqu'il a cultivé son âme déjà riche, plus qu'aucun ! ...

(Le poète est voleur de feu - Arthur RIMBAUD)