Résultats du premier sondage : par qui se laisser tenter ... ?

Par Valériane

Tout d'abord, merci à tous les votants ! Ce premier sondage a dépassé mes espérances puisqu'en seulement une semaine le cap des 50 votes que je m'étais fixé à été dépassé ! De plus, je trouve le résultat très intéressant, sans aucun doute parce que, grâce à la magie d'internet, ce sont des profils très divers qui ont répondu ...

Alors, étudions plus attentivement les raisons qui vous incitent à acheter un bouquin "pour votre consommation personnelle" :

La majorité d'entre vous (30 %) est accrochée par la 4ème de couverture, et je dois avouer que je le comprend très bien, puisque cela est pour moi-même un grand facteur de choix. En effet, que recherche-t-on dans un livre ? Du rêve, de l'évasion ? Une meilleure compréhension du monde, de soi-même ? En bref, ce dont parle le livre, son contenu, tout simplement, est totalement déterminant dans votre envie de lecture. Cela est naturel, et je dirais vraiment rassurant, si on le compare au score nul que réalise la publicité ! Les lecteurs ont un cerveau, et ils savent s'en servir en totale autonomie.
Ensuite, viennent, à égalité (18 %), le conseil d'un ami et de votre libraire. Si je m'attendais au bon score de l'ami, je suis (agréablement cela va sans dire) surprise de l'importance qu'a, encore aujourd'hui, l'avis de votre libraire. Voyons cela d'un peu plus près.

Etre conseillé par un ami dans le choix de ses lectures, quoi de plus naturel ? Il connaît vos goûts et vous connaissez les siens, il vous parle avec sincérité. Et puis, une lecture, cela a quelquechose d'intime tant cela implique un investissement personnel, une émotion, quelle qu'elle soit. On a envie de partager avec nos proches et vraiment, quoi de plus agréable que de s'entendre dire : "Oh, en lisant ce livre j'ai tout de suite pensé à toi !"

Et le libraire dans tout ça ? Son statut est un peu différent : il partage avec le critique ou le professeur (un oublié de mon sondage) par exemple, une image de spécialiste voire d'intellectuel, avec cependant une connotation plus moderne et moins institutionnelle (je reste bien sûr dans le domaine de l'analyse, il y a des critiques anti-conventionnels et des profs ultra-modernes, et l'inverse !). Alors, pourquoi le libraire recueille-t-il plus de vos suffrages que le critique (12 %) ? Car, bien le libraire soit un vendeur, il ne souffre pas du côté négatif des autres professions de la vente à savoir le "vendre à tout prix". On ne soupçonne pas le libraire de conseiller un ouvrage parce qu'il a une pile de 50 à écouler ! D'ailleurs, un bon libraire est rapidement repéré par sa clientèle : il lit (beaucoup), adore parler de ses lectures, et des vôtres, et surtout cherche avant tout ce qui pourrait plaire à la personne qu'il a en face de lui ...
Or, c'est bien de ce rapport au lecteur que souffre le critique littéraire. Pour qui, pour quoi, fait-il l'éloge (ou la descente !) de ce livre ? Parce que son rédacteur en chef le lui a demandé, que l'auteur est un ami, que cet éditeur est aussi le sien ? Je suis convaincue qu'il existe énormément de critiques intègres et parfaitement sincères (d'ailleurs je ne peux pas m'empêcher de penser que cela se ressent à la lecture de leur article ...), mais il est difficile de ne pas être méfiant devant toutes ces accointances que l'on devine dans l'ombre. De plus, l'on va se sentir moins touché par un papier destiné à tous, que lorsque quelqu'un nous propose un livre pour soi, personnellement.
La question de l'avis sur internet, qui recueille aujourd'hui 10 % des votes, me paraissait très intéressante étant donné l'évolution conjointe des habitudes de consommation et de communication : principe du "conseil des internautes" sur les sites marchands, nombreuses naissances de blogs littéraires, ... Dans les milieux initiés, on critique énormément ce genre d'interaction (l'exemple le plus flagrant étant les critiques à l'encontre de l'encyclopédie collaborative wikipédia) : intervenants peu ou mal renseignés, critiques peu constructives, etc. Cependant, il faut constater que fleurissent de plus en plus de blogs littéraires de grande qualité et que, dans les faits, de nombreux clients des sites marchands se réfèrent aux avis des autres consommateurs. Cependant, au vu des résultats de mon sondage, ce type de choix ne s'est pas encore généralisé. Tant mieux, dirais-je pour ma part, le contact d'humain à humain est encore privilégié !
Pour finir, je vais nuancer mes propos, à l'image des 12 % de votants qui ont coché "autres". En effet, la vie est comme toujours bien plus subtile ... Notre choix est souvent affaire d'un petit mélange de tout cela : une belle couverture + une étiquette coup de coeur du libraire ou prix des lecteurs + "j'ai lu quelque chose là dessus sur internet" ...

J'ajouterai qu'une personne peut être à la fois libraire, votre amie, et donner son avis sur internet ...

D'accord, pas d'accord ? N'hésitez pas à donner votre avis sur mon analyse de la question. Il y a peut-être des éléments qui m'ont échappé ...
Vous serez à nouveau très vite consultés sur un nouveau sondage, alors à vos marques ...

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