Nicolas Sarkozy et la journée de la femme

Publié le 09 mars 2011 par Lababole

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(Source : AFP)

Nicolas Sarkozy a suggéré mardi que la Journée internationale des droits des femmes n’était peut-être pas « l’essentiel » du combat pour la promotion de l’égalité des sexes, propos jugés « scandaleux » par une organisation féministe.

« C’est sympathique, il faut le faire, enfin parfois il faudrait qu’on se concentre sur l’essentiel », a déclaré M. Sarkozy en évoquant la célébration, mardi dans le monde entier, de la Journée internationale des femmes.

« L’essentiel, c’est de trouver du travail pour les hommes et les femmes, une possibilité de promotion sociale pour les deux », a-t-il dit lors d’un échange avec l’association des maires du Morbihan.

« La journée de la femme, il y aurait beaucoup à dire parce que ça voudrait dire que les autres, c’est des journées des hommes alors ? Très curieux quand même comme système. Franchement », s’est exclamé le chef de l’Etat.

« Les femmes jouent un rôle tellement important dans notre vie, dans notre société. Aujourd’hui d’ailleurs, la vie des femmes ressemble à la vie des hommes, les choses ont changé considérablement, considérablement. Toutes les femmes veulent travailler, souhaitent travailler, souhaitent être autonomes. Mais qui ici même pourrait me dire que pour sa fille, il n’a pas les mêmes aspirations que pour son fils? », a demandé Nicolas Sarkozy.

« Ces déclarations sont scandaleuses, et montrent que Nicolas Sarkozy n’a pas bien pris la mesure des inégalités et de la nécessité de débloquer des moyens et de prendre des mesures pour arriver à l’égalité », a réagi Thalia Breton, une des responsables du réseau « Osez le féminisme! », qui prévoit d’écrire une « lettre ouverte » au président pour protester.

La journée, « elle ne servira à rien quand il y aura l’égalité », a-t-elle poursuivi.

« Osez le féminisme ! », a été créé en juin 2009 par des militants qui s?étaient mobilisés pour défendre le Mouvement Français pour le Planning Familial dont les crédits budgétaires étaient menacés de suppression.