Jumelage

Publié le 09 mars 2011 par Corboland78

Ma bonne ville de Marly est jumelée avec plusieurs villes, une Allemande, une Portugaise, une Malienne et une Anglaise. Hasard de la phonétique, ou clin d’œil facétieux des élus locaux de l’époque, toujours est-il que Marly est jumelée avec Marlow ; pour être plus précis Marly le Roi s’est acoquiné avec Marlow-on-Thames en Angleterre, depuis 1972.

Entre amis on aime se faire des cadeaux, souvenez-vous de Pierre (Thierry Lhermitte) et Josette (Marie-Anne Chazel) dans Le Père Noël est une ordure quand Pierre offre à Josette la pauvresse, les coquilles d’huîtres vides à la fin du repas de réveillon. « Quand ça peut faire plaisir et que ça débarrasse » déclare-t-il en voyant les yeux de Josette s’illuminer de bonheur devant un tel présent.

C’est un peu l’idée qui me vient à l’esprit à chaque fois que je passe devant la trace du jumelage, cadeaux royaux laissés par nos amis britanniques. Près de l’Hôtel de Ville, trônent deux emblèmes de la fameuse Albion (oui je sais, d’habitude on associe Albion avec « perfide », mais je ne pousserai pas l’outrecuidance jusque là), non pas une théière et un scone rassis, mais une cabine téléphonique et une boîte aux lettres. Une de ces cabines téléphoniques rouge où les touristes en visite à Londres aiment à se faire photographier pour prouver à leurs amis qu’ils y étaient vraiment. La preuve par l’image, une sacrée preuve en vérité puisque je peux en faire autant sans m’éloigner de quelques centaines de mètres de chez moi. Etonnez vos amis, venez à Marly faire votre photo et balancez la sur Facebook aussi sec, ils vous croiront partis à l’étranger ! C’était la rubrique « bon plan pas cher ».   

Deux traces d’un passé qui n’est pas le notre et qui laisseront perplexes les archéologues du futur quand ils déterreront des décombres de la ville rasée ces objets bien connus de leurs bases de données mais qu’ils n’imaginaient pas trouver ici, les pensant cantonnés à des régions plus septentrionales de ce qu’autrefois nous appelions l’Europe. D’autant plus que ces deux reliques ne sont pas fossilisées ou placées là comme des monuments inutiles destinés à rappeler aux populations ébaudies cette belle chose qu’est l’amitié entre les peuples, blablabla… non, la cabine téléphonique fonctionne et le facteur ramasse tous les jours le courrier déposé dans la boîte aux lettres.

D’un autre côté, vous me direz avec raison qu’à l’ère des iPhones, de Facebook, de Twitter et de je ne sais quoi d’autre, cette cabine téléphonique et cette boîte aux lettres ont bien du mérite à rester fidèles au poste (et télécommunications ?). Certainement ce qu’on appelle le flegme britannique.