Entrevue avec Blandine Laneyrie Della Torre, créatrice de Louise Della

Publié le 13 mars 2011 par Latendance

Nous avons récemment découvert Louise Della. Son univers coloré et rempli de poésie nous a donné envie d’en savoir plus et de découvrir qui se cache derrière la marque.
Entrevue avec Blandine Laneyrie Della Torre, une créatrice de mode passionnée d’Art qui souhaite avant tout exprimer la liberté dans ses créations.

La Tendance :  Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Blandine Laneyrie Della Torre  : J’ai étudié pendant deux ans aux Beaux Arts de Mâcon. Ce qui a eu pour effet de développer chez moi un certain sens des couleurs, et définitivement mon goût pour la peinture, pour l’Art en général. J’ai toujours eu une grande soif dans ce domaine. Par ailleurs, concernant la mode à proprement parler, j’ai l’habitude de dire que je suis autodidacte, dans le sens où je n’ai pas reçu une formation de styliste classique, mais comme ma mère était modéliste, j’ai beaucoup  appris à ses côtés. L’aventure a été initiée d’abord avec le tissu, avec les imprimés que je dessinais. J’ai commencé à travailler en free lance pour des marques telles que Dorothée bis, Chacok et beaucoup d’autres.

L.T :  Qu’est ce qui vous à amener à créer votre propre marque ?
B.L : L’envie de mener mes créations jusqu’au bout, de les voir aboutir exactement telles que je les ai voulues. Quand on travaille pour d’autres, on est assujetti. On est parti prenante d’un bureau de style, on est un maillon de la chaine, une étape dans la création. C’est passionnant, mais ça peut vite devenir frustrant. J’avais des idées de vêtements en tant que femme qui me semblaient pourvoir convenir aux autres femmes. Des vêtements d’Art. Des manteaux qui soient chauds et pratiques mais aussi originaux, affirmant un vrai style, des pièces couture, des robes en soie. Que la silhouette soit à la fois ludique, assumée, artistique et élégante. Ça a déterminé mon désir d’autonomie, de liberté.

L.T : Comment décririez vous votre univers ?
B.L : Mon style est forcément très pictural. J’aime y voir une certaine poésie -teintée de rock&roll.  Avant tout, c’est la liberté que je tente d’exprimer dans mes créations. La liberté par la couleur parce que j’ utilise des gammes chromatiques fortes. Par les thèmes de mes imprimés aussi, qui sont toujours des peintures à la base ou des collages, des travaux proches de la sculpture. Je crée des matières avec de la soie, du lin, de la maille, des paillettes. Mes vêtements sont issus d’un savoir-faire français, travaillés par de fabuleux artisans. C’est aussi très important pour moi. J’aime savoir que mon travail est respectueux de certaines règles humaines qui sont primordiales à mes yeux. Par ailleurs, je n’utilise jamais de fourrure et mes t-shirts sont fabriqués dans des cotons bio. La femme Louise Della est une femme bien dans sa peau, bien dans la société, curieuse, juste, qui se joue des diktats, qui valorise son identité à travers ses envies, son originalité et je participe un tant soit peu à cela.

L.T : Quelles sont vos inspirations ? Avez vous des icônes en matière de mode ou même artistique ?
B.L : Mon travail artistique est très focalisé en ce moment sur le rapport que les femmes entretiennent avec leur corps. Je sculpte des poupées géantes qui ont chacune une morphologie particulière, comme anamorphosées, très colorées et je réalise des montages textiles pour les vêtir, ceux-là même qui me servent pour créer certains imprimés ensuite. C’est ce lien que je tisse entre mon art et ma création textile qui est passionnant. J’ai la chance d’exposer mon travail dans des Galeries d’Art (la Galerie Intuiti à Paris, notamment) et cela apporte assurément une dimension très enrichissante à mon univers. Cette réflexion sur l’image de soi est aussi fondée sur mon expérience du vêtement, bien entendu.

Oui j’ai de l’admiration pour beaucoup d’artistes, pour beaucoup de créateurs. Cette admiration peut varier selon ce que je suis en train de faire. Tout m’intéresse, je me nourris en voyageant, en lisant, en visitant des expositions d’art contemporain. Je monte beaucoup à cheval et ce sont des moments d’intense ressourcement dans la nature qui me procurent ensuite l’énergie et la bonne humeur nécessaires à ma création. S’il ne faut en citer qu’un, je dirais que j’aime beaucoup le travail de Dries van Noten.

L.T : Pouvez vous nous parler de votre actualité et de vos projets ?
B.L : Je présente une pièce, une sculpture-textile, justement lors d’une superbe exposition collective dont le titre est « Save Picasso », à la Galerie Intuiti, (12 rue de Thorigny à Paris) à partir du 1er avril. Par ailleurs j’ai eu la chance de rencontrer une jeune photographe de grand talent avec laquelle j’ai travaillé sur les images de ma dernière collection, dans un esprit de photographie d’Art. Elle s’appelle Cécile Decorniquet et son travail est d’une très grande sensibilité, très frais, tout en ayant une part un peu sombre. J’ai beaucoup aimé cette rencontre, parce qu’elle a su exprimer, je trouve, une vision à la fois très féminine et très forte à mon travail. Concernant les projets, je travaille sur une ligne de sous-vêtements, d’une part et  j’ai très envie de créer aussi pour les hommes. Sous peu…

L.T : Où peut-on se procurer vos créations ?
B.L : Outre de très belles boutiques multi-marques qui nous représentent partout en France et en Europe, nous avons deux boutiques dédiées, l’une à Lyon, Rue Auguste Comte -qui organise également des évènements culturels et artistiques, des expos,- et l’autre à Paris, rue des Saints Pères à St Germain des prés. Et puis nous avons lancé en Janvier sur notre site internet -louisedella.com, notre boutique en ligne, en français et en anglais. C’est une véritable ouverture au monde.

L.T : Merci Blandine. Nous ne manquerons pas de parler de votre actualité sur Latendance.fr.

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