2012, gérer l’effet d’aubaine.

Publié le 14 mars 2011 par Jeam

Marine Le Pen n’a rien d’éphémère. Sa monté en puissance s’explique par sa posture de représentante de la « droite des valeurs » dont elle bénéficie en soulignant les innombrables fautes morales des membres de la majorité. A cela s’ajoute un discours lavé des excès récurrents de son père.
En plus du vote de contestation dont le Front National bénéficie à chaque élection, celui-ci pourra compter, en 2012, sur un apport conséquent provenant d’électeurs souhaitant « punir » des dirigeants que la justice semble réticente à corriger. Au final, Marine Le Pen siphonnera à Nicolas Sarkozy les voix que celui-ci était allé chercher en 2007 ainsi que les déçus de la droite « Bling-Bling » qui profiteront du départ de l’épouvantail Jean-Marie pour marquer leur ressentiment.
Tous les ingrédients sont réunis pour assister à un 21 avril… inversé !
Cette situation ne doit pas être appréhendée avec crainte par le Parti Socialiste (PS). La Une de Libération du 10 mars parlant de « mauvais augure pour 2012 » au sujet du PS n’a pas de sens : Marine Le Pen ne sera pas le héraut des déçus de la gauche et l’appel au « vote utile » n’en sera que moins crédible.
Le destin de 2012 est tracé : la gauche l’emportera. La question est de savoir quelle gauche ? Un PS sans propositions concrètes, plombé par les questionnements sur le candidat poussera les électeurs du second tour à se rendre aux urnes « avec gants et maques ». Profiter de cet effet d’aubaine pour se positionner comme le porteur d’un projet de société plus humain et moins hautain serait d’une ambition toute autre.