Libérer la croissance, favoriser la concurrence, encourager la prise de risque… les 316 propositions du rapport Attali ont beau, selon leur auteur, ne pas être « partisanes », elles se rangent néanmoins clairement dans le camp des libéraux purs et durs. Il n’est pas très surprenant que Nicolas Sarkozy y trouve son compte.
Les solutions ? Elles sont assez classiques, et auraient très bien pu figurer dans le chapitre « économie » du programme de l’UMP aux présidentielles : simplifier les procédures, alléger les charges sur les entreprises, supprimer l’âge de la retraite, renforcer la visibilité des universités, achever la décentralisation, entrer dans l’économie de la connaissance, etc.
Plusieurs remarques sur ce rapport.
Tout d’abord, le ton surprend. Dès l’introduction, il est dit que « Ceci n’est pas un inventaire dans lequel un gouvernement pourrait picorer à sa guise, et moins encore un concours d’idées originales condamnées à rester marginales. C’est un ensemble cohérent, dont chaque pièce est articulée avec les autres, dont chaque élément constitue la clé de la réussite du tout. ». A la fin du rapport, un calendrier détaillé de la mise en place des réformes. Ce rapport serait-il une nouvelle feuille de route pour le gouvernement ? D’autant plus qu’il garantit la réussite, et va même jusqu’à en chiffrer les résultats (2012 : chômage à 5%, fréquentation touristique anuelle de 90 millions de visiteurs, plus de 10 000 emplois créés dans les banlieues, etc.). Un programme politique pour Président en panne d’idées ?
Dernier point, la naïveté des propositions. Attali semble affirmer que pour chaque problème existe une solution, et que chaque solution amène des résultats immédiats (cf le chiffrage des résultats à 2012, promis sans l’ombre d’un doute). On manque de logements ? Créons des villes nouvelles (les « Ecopolis ») ! Comme si, pour régler tous nos problèmes, il fallait une bonne dose de libéralisme et pas mal de technicité (pour régler quelques détails gênants, comme la pollution). On se croirait revenu au beau milieu des années 60…
Bref, comme tout rapport ou programme politique qui n’engage que son auteur, tout ceci n’est pas très sérieux. Mais cela ne serait pas très grave si Sarkozy n’avait pas indiqué qu’il adhérait à l’essentiel des propositions.
Fred