Borat

Publié le 16 mars 2011 par Olivier Walmacq

Genre: comédie noire
année: 2005
durée: 1H30

L'histoire: Borat, reporter Kazakh est envoyé aux Etats-Unis par la télévision de son pays pour y tourner le reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. Au cours de son périple, il rencontre diverses personnes bourrées de préjugés, et tombe amoureux de Pamela Anderson.

La critique de Eelsoliver:

Dans le paysage de la comédie, il faut bien avouer que l'on se fait souvent suer. Entre les comédies françaises ratées de ces dernières années (au hasard, on citera Coco ou encore les Bonzés 3), les comédies américaines faisandées (American Pie et ses nombreuses suites), on se demandait quel film allait donner un second souffle au genre.
La réponse tient probablement en un nom, j'ai nommé Borat, réalisé par Larry Charles en 2005.

Enfin une grande comédie à l'humour complètement déjanté ! En même temps, le concept de Borat est pour le moins original puisque l'on suit les aventures d'un reporter kazakh aux Etats-Unis.
Toutefois, les premières minutes du film nous présente le personnage, le même Borat, interprété par Sasha Baron Cohen, qui apparaît ici comme l'idiot du village.
Cette première partie a déjà le mérite d'annoncer la couleur. En résumé, les kazakhs sont des arrièrés mentaux et des dégénérés.

Attention, il ne faut pas y voir ici un humour raciste mais juste un humour de très mauvais goût. Toujours est-il que le film sera interdit au Kazakhstan, la censure ayant visiblement peu apprécié les blagues salaces de Sasha Baron Cohen.
Toutefois, quand notre reporter arrive aux Etats-Unis, le film n'épargne pas non plus les américains. Et c'est là, la grande force de cette comédie.
Derrière son humour débile, Borat se veut être une critique féroce des Etats-Unis.

A ce niveau, tout y passe. On y critique le puritanisme américain (pour cela, je renvoie à la séquence où Borat débarque dans une famille de bourgeois américains qui prêchent la tolérance), l'antisémitisme, l'esprit catholique et bien-pensant ou encore les sectes.
L'un des meilleurs moments reste celui où Borat chante l'hymne américain à la sauce kazakh devant un public venu assister à un rodéo. Le film délivre alors une critique sans consession d'une Amérique moyenne et repliée sur elle-même.

Certes, certains sketches sont d'un goût douteux: blagues racistes et antisémites, homophobie, humour pipi-caca... On se croirait presque dans un épisode de South Park !
Mais attention, il ne faudrait pas accuser Borat d'être antisémite. Car l'acteur principal, Sacha Baron Cohen, est juif. En l'état, Borat s'affirme comme un film culte, une comédie qui fait franchement du bien dans une époque bien-pensante et terriblement conformiste.
C'est une sorte d'énorme "fuck" à tous ces rabat-joies qui viennent donner des leçons. Après, soyons honnêtes, l'humour de Borat ne plaira pas à tout le monde.

Note: 14.5/20