Depuis 30 ans, le talon d’Achille de la Seine-Saint-Denis reste le système éducatif. Un mal qui sclérose l’avancée du département
Le fossé dans lequel s’engouffre le 9.3
Fins de scolarité précoces, sorties sans diplômes fréquentes, diplômés de l’enseignement supérieur plus rares… Le constat est accablant pour le département. La proportion des jeunes de 25-29 ans sans baccalauréat ni diplôme professionnel est supérieure à 28 % dans la moitié de la Seine-Saint-Denis et dépasse même 35 % dans six communes (Clichy-sous-Bois, La Courneuve, Aubervilliers, Bobigny, Stains et Villetaneuse). Pour comparaison, cette proportion reste à inférieure à 7 % dans les quartiers favorisés de la capitale (1er, 2e, 4e, 5e, 6e, 7e, 9e, 12e et 15e).
Un retard lié à diverses raisons
Des parents pauvres et qui se désengagent du suivi scolaire de leurs enfants, des collèges et lycées peu équipés technologiquement, la multiplication du non-remplacement des professeurs absents et une mixité sociale utopique sont autant de facteurs aggravants. Pour pallier ce retard, le Conseil Général est au rendez-vous. Un plan de rénovation des établissements en mauvais état est actuellement mis en place. Une première étape pour optimiser les conditions de travail des élèves de Seine-Saint-Denis. Mais si des moyens sont mis en œuvre au niveau départemental, l’État semble un peu absent. Une situation pointée du doigt par de nombreux élus.
Eugénie Cohen