Pierre bonati nous repond

Par Legraoully @LeGraoullyOff

Monsieur,

C’est avec surprise que j’ai découvert ce mercredi votre article au sujet de ma candidature aux élections cantonales et surtout de celle de ma suppléante, Madame Josiane CHOQUEL.
Voici mes commentaires :

Sur la forme :
* Comme vous le précisez, je n’avais pas encore réagi à votre sollicitation : votre mail envoyé le 14/03 au soir, lu le 15/03 et votre article publié le 16/03 au matin : attendiez-vous réellement une réponse de ma part avant la publication de votre article !!?? Publié à quatre jours du 1er tour des élections cantonales, cela fait pourtant plus d’un mois que la candidature de ma suppléante est publique et je précise qu’en cas d’urgence (ce qui semble être le cas pour vous…), mon numéro de téléphone personnel est connu des presque 30 000 habitants du canton de Montigny-lès-Metz. Le voici pour éviter d’autres éventuels dérapages rédactionnels de votre part : 06 09 76 97 88. Faites-en bon usage.
* La candidature de Madame CHOQUEL, à mes côtés, correspond au choix d’une élue locale (conseillère municipale de Saint-Julien-lès-Metz) et c’est en sa qualité d’élue et non à titre professionnelle qu’elle a accepté ma sollicitation. Je trouve cela choquant que vous fassiez état d’une situation professionnelle et personnelle dans un débat politique publique. C’est un des comportements déviants de notre démocratie que je combat au travers de mon engagement politique.
* Connaissant bien quelques uns des acteurs du mouvement social qui se déroule actuellement au sein de la Mission Locale des Vallées de l’Orne et de la Moselle, je ne pensais pas être interpellé publiquement, par votre entremise, avant que ces derniers ne m’entretiennent directement. Comme je n’utilise pas les mêmes méthodes que celles que vous avez mises en œuvre, vous me permettrez de ne pas citer ici les salariés concernés.

Sur le fond :
* Vous remettez en cause ma probité dans mon engagement de militant et d’élu socialiste : cela démontre votre manque de travail ou du moins de curiosité journalistique. Si vous aviez fait un minimum de recherches avant d’écrire les quelques lignes en cause, vous auriez pu découvrir que je suis militant associatif, syndical et politique depuis plus de 23 ans. Mon engagement au sein du PS n’a faibli qu’une seule fois : lorsque j’ai estimé que le Parti socialiste n’était plus assez socialiste ! C’était à l’occasion du référendum sur le Traité constitutionnel européen et je n’ai pas hésité à me mettre publiquement en marge de ma formation politique pour faire valoir mes convictions plutôt que toutes autres considérations plus personnelles… Vous comprendrez alors que je vous dénie le droit de me donner la moindre leçon de socialisme !
* Sur le conflit actuel qui se déroule au sein de la Mission Locale des Vallées de l’Orne et de la Moselle, je tiens à vous faire remarquer que cette structure ne concerne pas le canton de Montigny-lès-Metz. Pour autant, l’objet d’intervention de cette structure me touche particulièrement et je ne suis pas sûr que les salariés grévistes aient choisi le bon combat. En effet, à la veille d’une fusion entre les trois structures de l’agglomération, en charge de l’insertion des jeunes (Mission Locale de Metz, Mission Locale des Vallées de l’Orne et de la Moselle et PAIO de Metz campagne), je crois que l’enjeu pour les salariés, comme pour les usagers de leurs services, se situe bien ailleurs… Loin de reprocher à qui que ce soit l’usage du droit grève et de revendiquer, je ne peux m’empêcher de penser aux jeunes usagers des services de cette structure qui depuis plusieurs semaines, ne bénéficient plus de l’accompagnement dont ils ont besoin. C’est peut-être là un de mes côtés socialiste qui vous échappe.
* Contrairement à vos méthodes douteuses, comme je n’ai pas entendu toutes les parties de ce conflit, je me garderai bien d’aller plus avant dans mes commentaires. Pour autant, je reste disponible pour rencontrer les intéressés si ils le souhaitent réellement.

J’ajouterai que je suis toujours sensible à l’existence d’une diversité de la presse la plus large. Il semble que vous inscriviez votre ligne rédactionnelle dans une démarche plutôt progressiste et défendant des valeurs de gauche. Candidat sur un canton très difficile pour la gauche*, je me bas pour que, concrètement, le Conseil général de la Moselle se remette au service des Mosellans et particulièrement des plus fragiles. Alors, la publication de votre article, à 4 jours du premier tour, est-elle le meilleur service que vous puissiez rendre aux idées et aux valeurs que vous souhaitez défendre ? Pensez-vous que je sois l’élu de l’agglomération le mieux placé pour résoudre le conflit social en question ? Pensez-vous, avec un tel tissu d’âneries, servir au mieux la cause des salariés que vous voulez défendre ? Croyez-vous que Madame CHOQUEL et moi-même, rares élus locaux du canton à s’afficher dans le « camp progressiste » serons plus enclin à défendre cette cause après votre intervention ? Si Jaurès et Blum devaient distribuer les claques (comme vous l’évoquez), ne soyez pas trop sûr de qui pourrait avoir les joues qui piquent.
Le temps et l’énergie dépensés pour vous faire cette réponse, c’est autant de temps et d’énergie que nous n’avons pas investi pour combattre nos vrais adversaires : ceux qui votent des budgets ne permettant pas l’augmentation des salariés de la Mission locale (par exemple !), ceux qui mènent des politiques socialement régressives, ceux qui prennent des décisions dont les conséquences amènent toujours plus de jeunes à se faire accompagner par les conseillers de la Mission locale,…

Bien que fortement déçu par cette attaque gratuite, je ne désespère pas que vous fassiez preuve d’un minimum de déontologie journalistique et qu’à ce titre, vous publierez ce courrier à réception, au titre du droit réponse, dans son intégralité et sur l’ensemble des canaux de diffusion qui ont été utilisés pour votre article. C’est en tout cas la demande très formelle que je vous adresse.

Pour finir, je vous précise que je suis très fier que Madame CHOQUEL ait accepté de se joindre à moi pour ce rendez-vous citoyen et que j’ai une grande admiration pour ses engagements. Je sais que notre collaboration, à l’occasion de cette élection, est le début d’un travail commun à plus long terme et je considère que c’est une chance pour moi mais surtout pour les idées et les valeurs que nous défendons.

Nous tenons à rappeler à Mr Bonati qu’à aucun moment nous n’avons remis en cause son propre engagement.Et puisqu’il souhaite que son texte soit publié nous le faisons volontiers , même si nous considérons que ce n’est pas lui rendre service…

Vous évoquez le fait que mêler vie professionnelle et vie publique est une dérive : il n’en reste  pas moins que Mme Choquel , dans un conflit où des salariés en souffrance tentent désespérément de se faire entendre par une direction sourde à leurs appels depuis déjà très longtemps, ne se place pas du côté où on aimerait voir la suppléante d’un candidat socialiste…et pour cause ..il nous semble pourtant essentiel que les électeurs connaissent les étonnants décalages qui existent entre les discours et la réalité. Je vous rappelle également que l’aspect professionnel a été largement mis en avant par Mme Choquel elle-même dans vos tracts et qu’aussi il est étonnant que vous vous indignez que nous puissions en parler, certes pas pour lui jeter des fleurs nous en sommes désolé croyez le bien…

Que Mr Bonati sache également que le Graoully déchaîné est un média citoyen , non un journal , et que le but de notre webzine est avant tout de réagir sur l’actualité et ce en dehors de toute étiquette politique. Le but de notre article était donc bien de réagir sur une posture qui nous semble en totale inadéquation avec les valeurs qu’on peut attendre de votre suppléante. Effectivement notre webzine prône des valeurs progressistes et en prenant position dans le mouvement social qui se déroule dans l’indifférence générale à la mission locale, il est en harmonie,lui, avec ses idées.  Nous vous rappellerons  aussi que vous n’êtes pas le seul candidat progressiste sur votre canton…

Enfin , nous saluons votre intérêt pour les jeunes suivis par la mission locale ; néanmoins on peut se dire que le blocage actuel n’est pas que le fait des salariés mais aussi celui de Mr Grosdidier et de la direction de la mission locale ; et puisque vous évoquez la fusion des 3 structures (ML de Metz, Woippy et Paio ) , on pourra également remarquer que les augmentations salariales et les promotions très ciblées décidées en décembre dernier tombent à point nommé. Par ailleurs, il n’est pas tout à fait vrai de dire que les jeunes ne bénéficient plus de leur accompagnement , il n’a , il nous semble, jamais été question pour les salariés de ne plus recevoir les jeunes.

Dernière précision : aucun des rédacteur de ce webzine n’est salarié de la mission locale. Et nous n’avons pas besoin de faire appel à des quelconques salariés pour connaitre parfaitement ce qui se passe à la mission locale de Woippy.Vous semblez dire selon un discours que nous reconnaissons bien que l’action des salariés est guidée par quelques personnes : joli mépris pour l’intelligence de ceux-ci…Nous pourrions vous en dire bien plus…mais continuerons à n’en penser pas moins.

Je n’aurai qu’une question à poser : et si Mme Choquel s’était présentée auprès d’un candidat UMP , qu’en aurait pensé le PS ? poser la question, c’est déjà y répondre.