Les poules apprendront à voler de leurs propres ailes

Publié le 21 mars 2011 par Desfraises


L'insecte qu'on appelle communément gendarme est allé rejoindre ses copains.
« Hé, les gars ! y a un type qui nous filme ! Appelez les renforts !»


Quelques minuscules billets à venir pour excuser le manque de temps et d'inspiration. Et puis, z'allez voir, qu'à dire "minuscule billet" et à vous expliquer le pourquoi du comment, je vais pondre un long texte évoquant par exemple ma période cartons, l'année du lapin, le FN, mes traductions sur l'analyse en ligne de la qualité des eaux ou mon prochain petit rôle dans un film, tout ceci n'ayant pour rapport que le petit pois que je baptiserai inspiration (encore elle ?) ricochant dans ma caboche (Sophie B, celle-ci était pour toi). Et pour Monique, puis Elisabeth quelques bêtes dans ce billet bête au goût de Tic Tac.
Je me souviens, il y a environ 25 ans, fier comme un pape, le père de ma meilleure amie de l'époque m'avait montré sa carte d'adhérent au front national. J'avais blêmi d'effroi.
A propos de cartes, je viens de perdre lamentablement au jeu des 7 familles. J'ai décidément la tête ailleurs. Perdre face à des gamines de 4 et 7 ans. Je n'aime pas (vraiment) les enfants. Hormis ceux appartenant à ma sœur et mes amis. Et quelques autres, peut-être. I miss Super Nanny. Ceci dit, j'avoue qu'elles ont été adorablement utiles, mes nièces, à porter les battants d'une armoire démontée au monsieur venu chercher deux ou trois de nos meubles. Ou à passer le balai. Et cueillir, malgré tout, des coucous pour leur oncle ingrat.
J'aime bien les "et". J'en use ET j'en abuse, je sais.
Internet ne cesse de m'ébaubir. Alors que mes parents ont quasiment vendu leur maison via un site mettant en relation les particuliers refusant d'empiffrer les agents immobiliers, ils ont réussi l'exploit de vendre des meubles au trou du cul du monde, autrement dit le Périgord (que j'aime tant). En un claquement de doigts. Le dimanche semble le jour tout trouvé pour mettre une annonce sur la toile. Et la maison qui se vide. La déchetterie où s'amoncellent magnétoscopes, ferraille, et tout-venant, vorace rejeton de nos habitudes sur-consommatrices. La vieille 205 ne survivra pas à ce déménagement. Il faudra s'en séparer. Argent trop cher. Essence trop chère. Quitter la région qui a longtemps abrité ma famille. D'ici peu, lors de mes potentielles escapades hors de Paris, mes parents m'hébergeront en Charente, leur futur département. Je ne me résous cependant pas à abandonner complètement ce doux Périgord où je me suis tant ennuyé. Mais que j'aime. J'y ai mes amis, mes racines, mes souvenirs, de longues contemplations des plaines boisées, de cette belle rivière polluée dessinant de fameux cingles, des paniers de cèpes et des brassées de fleurs des champs fleurant bon les pesticides. Les poules apprendront à voler de leurs propres ailes, elles qui ont été dorlotées, nourries, promenées par une autre poule, ma mère. Poule. Ou finiront à la casserole.
Et dans ma conception étriquée de ce qui se fait et ne se fait pas, je m'interroge à propos des lapins successifs que m'ont posé un tel, un tel, un tel et un tel. Certes j'ai posé de magistraux lapins en 2009. Des amis qui m'attendaient et m'ont attendu longtemps, jusqu'à ce que la police, rameutée par une autre amie terrassée par l'inquiétude, leur demande de mes nouvelles. Mais l'eau a passé sous les ponts et dans les passoires. Sur le quai de la gare, j'ai attendu le train de la suite de ma vie. Et j'ai retrouvé l'irrépressible joie de vivre que j'ai à cœur de partager. Alors, les lapins, vous me direz. Je les mange en civet.
Quand je pense qu'à 7 ans, j'ai réussi à faire avaler à une copine de supposés bonbons. Faisant passer des crottes de cochons d'Inde pour des Tic Tac en chocolat. Ç'avait un goût d'herbe, avait fini par m'avouer ladite copine, furibarde.