Merci Monsieur Vittoz

Publié le 22 mars 2011 par Pascal Boutreau

Tout d'abord, merci pour vos commentaires. Ce départ de L'Equipe suscite pas mal de réactions. Beaucoup me touchent pour de vrai et constituent de beaux encouragements pour cette nouvelle aventure à Equidia. Que le rink, roller hockey, hockey sur gazon etc. soient rassurés, j'ai mis en place une organisation pour assurer un suivi de ces disciplines sur lequipe.fr, après mon départ.

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Impossible de débuter ce post sans rendre hommage à Vincent Vittoz qui a pris sa retraite sportive ce dimanche, à Falun, en Suède. Ma chronique de la semaine sur lequipe.fr lui sera consacrée (mise en ligne mercredi ou jeudi). Comme je l'écris dans la chronique à paraître, Toz m'aura fait pleurer à deux reprises : la première fois lors de la victoire du relais français à La Clusaz, en 2004, puis, un an plus tard, lors de son titre mondial, le premier pour le ski nordique français, à Oberstdorf. Plus qu'un champion, Toz est un sacré bon gars. Il a montré aux autres fondeurs français que c'était possible d'aller rivaliser avec les nations traditionnelles de la discipline, en particulier les pays nordiques. Derrière lui, il a su insuffler un esprit et faire qu'aujourd'hui la France existe et soit respectée dans le monde du ski de fond. Je suis fier d'avoir pu vivre quelques moments privilégiés à ses côtés. Merci Vincent et bonne route. 

. Un mot d'encouragement pour tous les participants de l'Ecotrail de Paris, samedi. Au programme, 80km à travers les bois, forêts et parcs de la région parisienne avec arrivée au 1er étage de la Tour Eiffel. Voilà une course qu'il faudra que je fasse un de ces jours. Enfin si mon dos me fout la paix un jour (rechute avec grosse crise de sciatique depuis quelques jours). Je tacherai néanmoins d'aller sur le parcours encourager les participants et en premier lieu, Sabine.

. Comme annoncé la semaine dernière, le championnat de hockey sur gazon a repris. Bravo aux filles de Mérignac qui sont allées chercher un bon nul sur le terrain des Lilloises, en tête du Championnat. Les Mérignacaises de Mamzelle Peg accueillent la jeune et prometteuse équipe de Nantes dimanche prochain. Si vous êtes du côté de Bordeaux, vous pouvez toujours aller encourager le SAM qui pourrait en cas de victoire se rapprocher d'une qualification pour les demi-finales. Pas mal pour des promues.  (Mathias, j'espère que tu ne m'en voudras pas...)

. La saison de foot fifilles entre également dans son "money time". Si le Championnat est plié depuis longtemps avec la domination de Lyon (17 victoires en 17 matches, +79 à la différence de buts), la Ligue des champions va occuper l'actualité de cette semaine avec les quarts de finale retour. Compliqué voire impossible pour Juvisy à Potsdam après la défaite de l'aller (0-3) mais Lyon recevra les Russes de Perm avec une bonne option sur les demies (0-0 à l'aller). Cette Ligue des champions constitue le réel objectif des Lyonnaises, battues en finale l'an dernier à la séance des tirs au but. Alors rendez-vous mercredi soir à Gerland. Pour tout savoir sur le foot féminin, je vous rappelle que le site incontournable est celui de Sébastien Duret www.footofeminin.fr

. Dès jeudi, Fontainebleau accueillera le CIC 3* de concours complet. L'occasion de voir quelques-uns des meilleurs cavaliers de cette discipline ô combien spectaculaire où les concurrents doivent effectuer une reprise de dressage, un parcours de cross et enfin, en conclusion, le dimanche, un parcours de saut d'obstacles.

Toujours en dada, mais cette fois en saut d'obstacles, j'en profite pour vous rappeler que la France compte dans ses rangs le numéro 1 mondial depuis 8 mois, champion d'Europe, vice-champion du monde par équipes et leader de la Coupe du monde. Il s'agit bien sûr de Kevin Staut. Et pourtant personne en dehors du monde des sports équestres ne le connaît. Et ça me gave ! J'ai essayé de le caser à plusieurs reprises dans l'émission de RTL du dimanche soir qui est réalisée en direct de L'Equipe, mais sans succès. On ne dispose pourtant d'un nombre important de numéro 1 mondial dans une discipline olympique. Alors même si du côté de la fédé on ne fait pas grand-chose pour que le CSO soit reconnu dans le monde du sport (aucun représentant a priori il y a dix jours à l'INSEP pour la matinée J-500 des Jeux de Londres), ce serait pas mal de mettre en valeur un sportif susceptible de nous offrir une belle médaille dans un an à Londres.  Son site www.kevinstaut.com

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On reprend aussi avec les "critiques" (j'aime pas ce mot) cinéma. Cette semaine focus sur "Fighter". Bien filmé, bien joué avec notamment un excellent Christian Bale (le frère toxico), mais j'ai quand même eu l'impression de revoir Rocky. Les mêmes ressorts, les mêmes "rebondissements", la même fin... On passe un moment sympa mais rien de très original, je trouve.

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Recyclage d'une chronique parue sur lequipe.fr au cours des dernières semaines avec cette fois un portrait de Laetitia Roux, la championne française de ski-alpinisme. La demoiselle s'est illustrée le week-end dernier en remportant, associée à l'Espagnole Mireia Miro, la Pierra Menta, la course mythique de la discipline que je rêve de faire un jour (bon... faut que j'apprenne à skier...).

La reine de pics
Les pistes de ski, ça se descend bien sûr, mais c’est encore plus drôle de les monter avant, skis aux pieds. Championne du monde de ski-alpinisme, Laetitia Roux nous raconte son sport à quelques jours de remettre son titre en jeu, en Italie.
Après le spécialiste de freeride Aurélien Ducroz la semaine dernière, on reste à la montagne avec cette fois un focus sur Laetitia Roux, elle aussi grande championne tricolore, hélas peu reconnue. Dès ce week-end, à Claut, dans les Dolomites en Italie, la Française disputera les Championnats du monde de ski-alpinisme. Pour faire simple, le ski-alpinisme, discipline reconnue de haut niveau par le Ministère des Sports, c’est enchaîner des montées et des descentes avec parfois des passages sur des arêtes. Plusieurs formats sont porposész avec du sprint, du par équipes, de la montée sèche et la course reine, l’individuelle sur environ 1h30 de course. Et à ce petit exercice, Laetitia excelle. A 25 ans, la skieuse des Ecrins-Hautes-Alpes, membre du team Ski Trab, a déjà accumulé plusieurs titres de championne du monde et multiplie les victoires en Coupe du monde et dans les prestigieuses courses comme la Pierra Menta. « C’est un sport très dur physiquement, confie Laetitia. C’est un effort violent, il faut accepter de se faire mal. Il y a cette volonté de s’entraîner pour mieux se connaître, pour aller toujours plus loin. Repousser ses propres limites, apprendre à gérer l’effort, la douleur. Battre l’adversaire est une motivation mais pas le but en soi. Personnellement, j’ai toujours aimé les sports de vitesse avec de l’adrénaline. »

Egalement très performante l’été sur les trails et les courses de montagne (elle est membre du Team Salomon) où elle détient notamment le record du monde du kilomètre vertical (37’55 sur la piste de La Fully, en Suisse), Laetitia insiste sur ce côté grandiose du « terrain de jeu ». « En haute montagne, on évolue dans un cadre magique, loin de tout ce qui a été aménagé par l’homme. L’avantage du ski-alpinisme par rapport au ski de fond, c’est qu’on a toujours ce côté nature mais qu’on y ajoute la vitesse et le côté adrénaline avec les passages sur les arêtes, dans des couloirs, en crampons etc. Bon, parfois, quand on est vraiment dans le rouge, on est la tête dans le guidon et on n’a pas trop le temps de lever la tête. Mais en général, on prend le temps d’apprécier. Même si ce n’est que quelques secondes. En plus, ça redonne de l’énergie. Quand on passe au pied de la Pierra Menta, c’est tellement beau ! »
La Pierra Menta, c’est LA course de ski-alpinisme. Quatre jours d’épreuves dans le massif du Beaufortain. Quatre jours extrêmes. « Des courses comme la Pierra Menta, la Mezzalama en Italie ou la Patrouille des Glaciers en Suisse, c’est mythique. Une personne qui fait du ski-alpinisme, même sans faire du haut niveau, a forcément envie d’être un jour au départ de ces épreuves. Sur la Pierra Menta, pendant quatre jours, je suis dans une bulle, transportée. Même si le dénivelé avalé semble fou (10000m de dénivelé positif), c’est comme si ça se faisait tout seul, comme si on était transporté par l’atmosphère. Et puis le fait d’être en équipe (Laetitia sera cette année associée à Mireia Miro) change beaucoup de choses. C’est super de partager ces émotions avec une partenaire. »

Partager avec une partenaire, avec le petit milieu du ski-alpinisme mais rarement au-delà. Comme pour beaucoup de disciplines, pas facile d’attirer l’attention. « C’est parfois un peu décevant car c’est un sport qui demande beaucoup d’investissement et un entraînement à temps plein pour être au haut niveau. C’est difficile de s’en sortir. La plupart sont obligés de travailler et ne sont donc pas dans les meilleures conditions pour réussir. Moi, je suis kinée mais c’est le premier hiver où j’ai décidé de me consacrer pleinement au ski-alpinisme. Mais notre première motivation c’est le plaisir. Et pas d’être riche. Si on fait du sport pour gagner de l’argent, il ne faut pas se lancer dans le ski-alpinisme. D’un autre côté, le fait que ce sport soit encore amateur, permet de garder une super ambiance. Pendant la course, ok, c’est : « que le meilleur gagne ». Mais à l’arrivée, on mange tous ensemble, on partage. Sur le plan humain, j’apprends énormément en rencontrant tous les athlètes. Cet échange, cette cohésion, on ne les retrouve pas dans tous les sports. La vraie richesse est là. Bien sûr, on aimerait être un peu plus médiatisé, nous professionnaliser. Mais je n’ai pas envie de perdre l’esprit de notre sport. Je préfère gagner un peu moins, du moment où ça me suffit pour être au haut niveau, et garder cette convivialité. » Une convivialité qui ne s’arrête pas au simple discours de bonne intention. Près de La Clusaz, Laetitia partage ainsi une colocation avec Kilian Jornett et Mireia Miro, sa principale adversaire avec qui elle s’est partagé les trois premières étapes de la Coupe du monde. C’est un peu comme si Serena Williams et Kim Clijsters vivaient dans le même appart… « Je n’aurais même pas pu espérer que ça se passe comme ça, se réjouit la Française. Je suis la plus heureuse du monde. » Une petite Marseillaise dans les jours à venir ne serait donc que du bonus. 
Tout savoir sur Laetitia Roux sur son site internet (http://laetitiaroux.blogspot.com)
Tout savoir sur le ski-alpinisme sur le site de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME). (www.ski-alpinisme.com)

En savoir plus : « Comme en vélo ou dans les sports où ça monte, il y a une course au poids. Ces dernières années, ça a évolué à une vitesse incroyable avec skis, chaussures et bâtons carbone. Mes chaussures pèsent par exemple moins de 500g la chaussure et offrent pourtant une super liberté de la cheville à la montée et tout en gardant une grosse rigidité à la descente. Je ne peux plus mettre de chaussures de ski alpin. Je n’y arrive plus ! Au niveau du ski, on est à moins de 700g le ski, voire même 600g pour les skis réservés aux épreuves de vertical race (uniquement une montée). »