« The voyage of Camille » est plus intimiste, puis « Tea merchants » devient carrément solitaire et nostalgique, en tournant autour du piano qui est presque seul au milieu du silence… « Lloyd’s register » poursuit dans l’apaisement, et est l’un des sommets du disque : il s’agit bien d’apaisement, puis d’un soulèvement avec une montée de l’intensité, la batterie imposant un rythme haletant, le violoncelle et l’alto prenant le relais pour envenimer les choses, avant que le piano ne vienne assagir l’ensemble.
« With more air than words » est une sorte de transition aérienne, ou guitares et sons de flûtes à bec s’entrecroisent jusqu’à ce que « All is calm » ne revienne en beauté pour nous envoûter.
« Cypress branches » est le morceau qui implique le plus de musiciens. Au bout de trois minutes, un moment étrange, des bruits d’oiseaux nous survolent, deux minutes des plus glauques, avant que les instruments ne se remettent à jouer. « Sirens » poursuit le chemin entrepris dans la sérénité. Malheureusement, ce n’est pas la dernière minute de ce titre qui change l’ambiance qu’avait laisser entrevoir « Cypress branches », puisque c’est même carrément la minute la plus difficile à écouter de tout le répertoire de Rachel’s. Certes, cela est volontaire, mais quel choc ! L’envie de zapper cette ambiance stridente est toujours trop forte, afin de plus vite en arriver à « Night at sea ». Ce dernier ressemble dans sa tonalité à « With more air than words » ; c’est effectivement, une nouvelle transition, vers « Letters home », qui donne l’impression d’être une suite à « Night at sea »… mais le piano reprend cet air… oui, ce leitmotiv qui se retrouve à plusieurs moments dans The Sea And The Bells, mais en y ajoutant une vision déformée.
« To rest near you » est un nouveau passage obligé, fait de feux d’artifices, de cloches diverses et de bruits de foule.
« The blue-skinned Waltz » est, comme son nom l’indique, une petite valse, qui rapidement réintègre les préceptes de la musicalité de Rachel’s. Langueur, morosité et profondeur de la nuit, plutôt que les nuits costumées de Vienne. Cette valse est finalement bleue, car meurtrie. Un morceau froid en fin de parcours, que « His eyes » parachève.
De mon côté, et parce que le groupe a choisi d’intituler son album d’après une œuvre de Pablo Neruda, je laisse l’auteur chilien nous exprimer ce que Rachel’s vient de mettre en musique, car sa poésie sera toujours plus pertinente que mes impressions personnelles.
« Opening all the windows to the sea
so that the written word flies off ».
(in heepro.wordpress.com, le XX/03/2011)
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Voir aussi : Handwriting – Music For Egon Schiele
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