Journaliste, mon métier

Publié le 25 mars 2011 par Jujusete

C’est bien, journaliste. On fait de belles rencontres.

Ou pas.

La semaine dernière, référendum sur la constitution oblige, j’ai traîné mes manches longues dans plusieurs partis politiques et du côté de chez les Frères musulmans afin d’interviewer un de leurs représentants.


Rania, qui me servait de traductrice, avait réussi à nous caler une demi heure de RDV à midi. Nous arrivons, le bonhomme n’est pas là.

Nous attendons avec un fort sympathique secrétaire.

Il est où ?

Parti prier…

Ok, respect.

Après trois quart d’heure d’attente, le bonhomme nous reçoit enfin. Il faut faire vite, nous n’avons que 30 minutes d’interview.

Un émetteur, un récepteur

Le gars nous reçoit finalement devant son ordinateur où il se consacre à sa grande passion : MSN. Il s’y consacre tellement qu’il accepte de répondre aux questions en arabe et… réponds en anglais entre deux « tududud » et claviotages.

 

Allo ? 

C’est pas grave, me dis-je, même s’il ne décolle pas de son clavier. Vous entendrez d’ailleurs les clic clic et ma manière sympathique q’i la d’appuyer sur la barre d’espace… jusqu’à ce que le téléphone sonne deux fois ! Il réponds, bien entendu, sans lâcher son clavier.



 no life ?

Il est tellement absorbé par son clavier qu’il en devient autiste… Ca me faisait penser aux vidéos qu'on trouve sur Internet. Même Rania est obligée de lui poser ma question alors qu’il ne nous regarde même pas, trop absorbé par son tududub à répétition. Là, je commence à m’inquiéter un peu puisque le gars en question est haut placé dans l’organisation… genre un de ceux qui serait amené à avoir des responsabilité s’ils scoraient


Le temps

Bon monsieur, on aimerait bien bosser juste un peu alors…

Et bien non, festival de téléphone ! Il avait déjà répondu une fois. Là, en l’espace de quelques minutes, le téléphone sonne deux fois. Je vous évite la grande conversation à rallonge à la fin du fichier.


Et on se fait jeter...

In raccroche, ça commence à repartir, on lui parle du non engagement des Frères au début de la révolution et… « Mais on n’avait pas dit 20 minutes ??? » Là, il nous propose carrément de partir en remettant en question le travail de Rania en qui j’ai toute confiance. On se fait engueuler, parce que oui, les questions qui dérangent, faut lâcher son clavier pour y répondre. Puis on est un peu loin de la propagande.

On ne lâche rien et on a une réponse toute faite sur un ton totalement hystérique.



 

Journaliste, c’est bien, on fait des belles rencontres… Ou pas.