La France barre la route aux renouvelables

Publié le 27 janvier 2011 par Laplaceverte
A quelques semaines du sommet des chefs d’Etat européens consacré à l’énergie, l’association écologiste Greenpeace jette un nouveau pavé dans la mare… énergétique ! Dans son dernier rapport, présenté mardi 18 janvier, l’organisation affirme que les énergies renouvelables pourraient assurer 99,5 % des besoins énergétiques européens en 2050, si, et seulement si, le nucléaire perdait sa suprématie. 
Le dernier rapport de Greenpeace stipule que sans suprématie du nucléaire, les énergies renouvelables, en 2050, pourraient fournir 99,5 % de l'électricité européenne
En France, l’idée même que l’énergie pourrait être à 99,5 % d’origine renouvelable en 2050 relève du fantasme (voir Le ciel se couvre pour le solaire photovoltaïque). La patrie reine du nucléaire tremble, Greenpeace a rendu son dernier rapport intitulé « la bataille des réseaux ». La toute-puissance du nucléaire doit cesser et d’importants investissements doivent être alloués pour développer les infrastructures et les réseaux.
Car, selon Greenpeace, le fameux mix énergétique dont se vantent Areva et EDF n’est que pure illusion. Les réseaux électriques, à l’heure actuelle, ne favorisent que le nucléaire et les industriels n’investissement massivement que dans ce même nucléaire. Tout le reste ne serait que pur abus de communication verte !
Des investissements colossaux
Cette prépondérance du nucléaire, Greenpeace en veut pour preuve l’arrêt des parcs éoliens en période de pointe de production. Rien ne doit porter ombrage à l’électricité produite par les centrales nucléaires et autres centrales au charbon. « Actuellement, les éoliennes sont souvent arrêtées en période de pointe de production pour laisser un accès prioritaire à l’électricité produite par les réacteurs nucléaires et les centrales alimentées au charbon, impossibles à stopper », déplore le rapport.
Si les gouvernements européens décidaient de stopper l’accès prioritaire des réseaux au nucléaire, ils devraient allouer 70 milliards d’euros d’ici 2030 puis rajouter 28 milliards jusqu’en 2050. Ainsi, l’électricité produite sur le sol européen proviendrait à 68 % des renouvelables en 2030 et à 99,5 % en 2050.
Contraindre la France à se diversifier
Si cette hypothèse paraît peu probable en France, certains membres de l’association Greenpeace n’hésitent pas à prédire un bouleversement du système. « Les acteurs sur le marché français comme EDF pourront retarder la montée en puissance des renouvelables, mais ils ne pourront pas la stopper », commente à l’AFP le responsable belge de la campagne, Jan Vande Putte. En effet, les nouvelles règles européennes vont imposer à la France de cesser de donner la priorité à ses propres réacteurs sur son réseau.
source : http://www.developpementdurable.com/politique/2011/01/A5727/la-france-barre-la-route-aux-renouvelables.html