Faites entrer le frontiste

Publié le 25 mars 2011 par La Bienveillante @Ema_Dellorto

Dimanche 20 mars 2011, journée des Cantonales, je me suis dit que je n'étais pas une femme politique et qu'il ne m'appartenait pas de ramener les brebis égarés sur le droit chemin (i.e. la gauche, le MODEM, quelque chose de républicain).

Après tout, les électeurs du Front National sont proprement des racistes, point barre.

Achetez-vous des couilles, des clitoris en béton armé, les gars, et osez revendiquer votre credo : "la race blanche est un tout petit peu supérieure aux autres".

Je m'accorde le droit d'avoir une position morale et non pas stratégique sur la question et de penser que vous êtes de beaux salauds en la matière.

Mercredi 23 mars 2011, Mademoiselle Sophie Aram s'est dit pareil. 


Gros cons ? par franceinter

Elle s'est faite tacler par un con obèse. Et par d'autres.

Par l'ensemble des gens qui sont plus intelligents que Sophie Aram.

(Non, Sophie Aram n'est pas entraîneuse d'une équipe de foot)

Le monsieur du blog Variae a pris les choses à bras le corps pour rétablir une (au moins ma, c'est suffisant) vérité :

Le jeune sombrant dans la délinquance, l’électeur FN sont comme de grands malades au chevet desquels vont se pencher sociologues et sondeurs, en accumulant tant et si bien les explications (macro)structurelles que tout devient la faute de l’extérieur, et qu’aucune de leurs options ne peut vraiment leur être reprochée. Leur part de responsabilité individuelle, et l’idée qu’on puisse juger éthiquement de leurs motivations, tendent à être poussées de côté. Au bout du compte, dire que l’électeur lepéniste est, peut-être quand même dans certains cas, mû par ce qu’il convient d’appeler de la xénophobie – qu’il faudrait combattre – devient suspect ; aussi suspect que l’était le fait d’émettre certaines réserves sur le caractère totalement contraint d’actes délictueux, et de condamner ceux-ci.

 Il a la plume, soit dit seulement entre nous.

En 20 ans, le frontiste est passé cahin-caha de fasciste à victime (so he sais well).

Et n'est aucun des deux.

Juste COUPABLE de voter (ce n'est pas un crime) pour un parti qui prône la xénophobie (c'est un délit).

Un genre de pêché véniel mais pas mortel.

Assignons-le.

Mais en correctionnelle.

Imaginons que les faits sont constatés (Ouille !) et la victime identifiée (Gné ?)

Reste le plus croustillant : les circonstances atténuantes.

Faites votre choix : les bons antécédents du coupable, la mauvaise éducation qu’il a reçue, son âge, son repentir, les mobile qui l’ont fait agir, les passions qui l’ont entraîné ; l’ascendant qu’un complice a exercé sur son esprit, son extrême misère, son ignorance de la loi, le peu d’importance du préjudice causé ou sa réparation, le fait que le délit n’a pas réussi, le défaut de préméditation...

Sa "mauvaise éducation " ? Oui ! "Moins on a fait d'études, plus il y a de chances pour que l'on vote Le Pen. Son score double quand on passe de ceux qui ont le bac à ceux qui ne l'ont pas".

Son "extrême misère" ? Euh... "Ce ne sont jamais des pauvres qui votent FN, mais des gens qui ont peur de le devenir"

Le peuple, quoi ? Ah : "les groupes sociaux "supérieurs" savent jouer des mises en forme de soi et des convenances réglées de la conversation, déclarer un vote FN à un moment où les résultats ne sont pas connus et alors qu’il est toujours perçu comme stigmatisé et stigmatisable met en jeu son prestige social. Ne peut-on pas alors se demander si les premiers à déclarer leur vote n’appartiennent pas justement aux groupes populaires et à ceux qui s’en sentent proches d’autant plus assignés à répondre qu’ils ne se sentent pas autorisés à décevoir l’enquêteur."

Le "défaut de prémiditation" d'ac : l'impulsion dans l'isoloir...

Je veux bien, moi, mais eux, ils n'en veulent pas, de mes circonstances atténuantes, eux, ils se sentent en état de légitime défense. 

(Du coup, j'imagine que si j'étais une femme politique, il me faudrait les rassurer sur les dangers encourus : un peu de ci, un peu de ça, to be continued... )