Deauville vu par Jean-Paul

Publié le 26 mars 2011 par Nicolashue1
Vol du Samedi 19 mars 2011Récit de Jean-Paul:

"J’ai fait la connaissance de Nicolas et de sa passion pour le pilotage après qu’il soit venu voir le Big Show un spectacle dans lequel je joue. Autant dire que je le connaissais peu au moment où je décidais de lui confier ma vie et celle de mon fils pour un vol en direction de Deauville. RDV fut pris un samedi matin au métro Pont de Sèvres où le Commandant de bord Nicolas Hue nous convia à monter à bord… de sa Peugeot  106 série limité Jeans. ½  heure plus tard nous arrivâmes au terrain juste avant que mon fils ne vomisse dans la voiture ce qui aurait été dommage pour les sièges en jeans de la 106. Sur le hangar de l’aérodrome une grande inscription « Ministère de l’Intérieur » et soudain une angoisse : et si ce vol était un piège, un prétexte pour renvoyer chez eux des travailleurs étrangers ;  Nicolas Hue, malgré son air sympathique était  peut-être un agent du Ministère de l’Intérieur . Puis je me raisonnais. Premièrement, j’étais français, je vérifiais quand même discrètement que j’avais bien ma carte d’identité sur moi et deuxièmement je ne travaillais pas. Nicolas ouvrit le hangar et nous découvrîmes notre avion qui contrairement à ce que pouvait indiquer son nom « Robin » n’était pas en bois ce qui acheva de me rassurer.  A ce moment là Nicolas me demanda de faire ce qu’aucune compagnie  même low cost n’a jamais osé demander à ses passagers à savoir pousser l’avion pour le sortir du hangar ! J’obtempérais en espérant que le service à bord serait de meilleure qualité et en me demandant quel film ils allaient projeter. En nous installant dans l’avion je compris bien vite que le service serait minimum, même pas une hôtesse pour donner les consignes de sécurité. De toutes façons si une hôtesse avait voulu monter dans l’avion il aurait fallu qu’elle s’assoie sur mes genoux ce qui pour le coup n’aurait peut-être pas été désagréable…  Juste avant de décoller, échaudé par l’épisode de la 106, je fis boire à mon fils une large rasade de sirop censé empêcher le mal des transports. L’effet fut immédiat, 2 minutes après le décollage… il dormait ! Moi qui avais imaginé cette excursion pour lui faire plaisir… Nicolas me donna un casque radio mais impossible de sélectionner la moindre station FM intéressante ; nous étions branché sur la fréquence de la tour de contrôle d’où un individu parlait dans un langage codé (pour éviter que l’on ait peur ?) difficilement compréhensible. C’est ainsi que j’appris que notre avion s’appelait Golf Hotel X-Ray. Golf Hotel quand on va à Deauville je comprends, mais X-Ray ? Allions nous traverser le nuage radioactif en provenance du Japon ? Au moment du décollage je faillis risquer un trait d’humour en disant « Hue !  Commandant ! » mais en voyant le visage concentré de Nicolas je me dis que ce n’était pas le moment. Une fois en l’air, il me donna une carte et me demanda de repérer au sol, une rivière, une voie de chemin de fer, une route afin qu’il se repère… Mayday ! J’étais dans un avion qui ne savait pas où il allait ! Alors que j’étais en train de chercher le parachute, Nicolas me rassura et m’expliqua que c’était le principe du pilotage à vue, on prépare sa route au préalable sur la carte puis ensuite on vérifie au sol que l’on est bien dans la bonne direction. C’était également la raison pour laquelle on ne pouvait voler qu’en cas de beau temps ce qui était le cas ce jour là. Discrètement je fis un 360° pour essayer de repérer le nuage qui nous aurait privé de la vue et nous aurait fait atterrir à Tombouctou mais Nicolas avait bien préparé son affaire et la météo était excellente. 
Je pus  à ce moment là commencer à me détendre et profiter du paysage superbe des côtes normandes approchantes. 2 minutes avant l’atterrissage, je pris soin de réveiller mon fils afin qu’il en profite un peu… Je lui dis : « On arrive », il me répondit « Déjà ? » Pour lui le vol Paris Deauville avait duré 4’. Encore plus rapide qu’en Rafale !
Une fois descendu de l’avion, à regret, on y prend vite gout,  nous prîmes un bon café et nous nous séparâmes, Nicolas retournant  à Paris. Sa mission était terminée il nous avait emmené à bon port (aéroport…) en toute sécurité et d’une manière originale et plaisante."